Le Cantal dans l’oeil du cyclone
Chiffre tantôt encourageant tantôt pessimiste, la situation agricole du Cantal est pour l’instant stable, mais inquiète sur certains points.
Pour cette session du 8 septembre, la chambre d’agriculture du Cantal avait convié, pour la première fois, les communautés de communes ainsi que les présidents des parcs régionaux. Une manière d’intégrer des acteurs dépendants ou agissants sur l’agriculture cantalienne.
Concernant le budget 2017, certains points ont été révisés. Le projet de déménagement de la chambre d’agriculture est remis aux années à venir. De ce fait, les travaux de réfection du bâtiment d’Aurillac commenceront dans les mois à venir. Le budget 2017 subit les aléas nationaux. Notamment dû aux subventions en baisse face aux prévisions, certains projets sont reportés. Patrick Escure, président de la chambre d’agriculture du Cantal a tenu à préciser : « l’avenir des chambres d’agriculture départementales est très incertain pour l’avenir. Le budget est de plus en plus difficile à maintenir en équilibre » . Néanmoins, pas d’inquiétude pour les mois à venir, les finances ne sont pas dans le rouge vif et les capacités d’autofinancement permettront de remédier aux aléas de la trésorerie.
La situation économique s’explique aussi par une conjoncture invitant à la reprise. Malgré une balance commerciale agricole en recul de 1.8 points « le marché montre des signes de reprise qui peuvent redonner espoir aux agriculteurs avec une croissance nationale à 1,6 % » a indiqué Joël Piganiol président de la FDSEA du Cantal. Des pro- pos à nuancer, toujours selon le président. L’année en cours présente des récoltes de très bonnes qualités pour le Cantal, avec un repli de la population des rats taupiers. Conséquence directe, les prairies sont en train de se reconstituer dans certaines zones. La seule ombre au tableau réside alors, dans la fixation des prix.
Attendue avec beaucoup d’impatience par les professionnels du secteur, la limitation des fluctuations des prix est un véritable défi : « Pour sortir des plans d’urgences et de sauvetages nous devons mettre en place une tarification stable et solide » indique Joël Piganiol.
Les agriculteurs cantaliens sont ainsi dans l’attente, face aux propositions qui arriveront courant octobre du gouvernement, concernant cette problématique. Des annonces qui sont attendues, car « l’agriculture française ne peut plus vivre sous perfusion comme un grand malade » .
Le droit à la concurrence est également pointé du doigt. Contre toute attente, ce dernier poserait en effet plus de problème qu’il n’en résout, en empêchant notamment des accords directs entre les agriculteurs et les groupes industriels.
Inquiétude sur le volet laitier
Ces derniers sont source d’inquiétude, principalement sur le volet laitier, où les baisses de volumes sont de plus en plus préoccupantes. Une baisse qui, selon le président de la chambre d’agriculture « ne colle pas avec le regain du marché » .
Dernier point et non des moindres, le renouvellement des générations. Véritable épée de Damoclès, qui selon certains agriculteurs présents « n’est pas pris assez au sérieux » . Selon les chiffres cantaliens, le département va faire face à une vague massive de départ à la retraite d’ici 10 ans. Hors le Cantal ne dispose pas d’un cadre et d’outils performants pour remédier à ce déficit d’agriculteurs, toujours selon les agriculteurs présents et beaucoup d’exploitations risquent de ne pas trouver un repreneur.