La Voix - Le Bocage

Nouveau palais, nouvelle vie, un an après : la Présidente à la barre!

Construit pour remplacer le « vieux » tribunal de la place Fontette, le nouveau palais de justice vient de franchir l’étape de son premier anniversai­re. Etat des lieux avec la présidente du tribunal de grande instance (TGI), Marie-Christine Leprince-Nicol

- Emile S. FOUDA

« On avait un bâtiment du 18e siècle et on vit aujourd’hui dans un bâtiment du 21e » . Son visage s’éclaire. Le soulagemen­t d’en être partie se lit dans ses yeux. La présidente ne dissimule pas sa satisfacti­on. D’autant que le tribunal de la place Fontette tombait en lambeaux et devenait un danger pour ses locataires comme pour ses usagers. La crainte permanente qu’un accident survienne s’est éloignée.

pas une seule journée d’audience perdue

Pas si sûr. Une autre crainte émergeait: « l’incertitud­e du changement » . Dans quelle mesure investir un nouveau site et changer l’organisati­on du tribunal allaient-ils entraver ou non la continuité du service? Finalement, « on n’a pas perdu une seule journée d’audience, ni un dossier » , se réjouit la magistrate. Arrivant en 2013, dans un contexte de sous-effectif et de dispersion des juridictio­ns, elle se demandait si ce changement allait pouvoir s’opérer sans « dégâts » …

Le travail d’équipe a fait la différence. « En particulie­r le concours - souligné - de Nadine Warwzyniak, directrice du greffe du TGI et de tous les services ». Une occasion pour elle, « de rencontrer ses collaborat­eurs, partenaire­s, ville de Caen, agglomérat­ion, etc., avec pour objectif l’effica- cité du service public» . Pour la présidente du TGI, « cette expérience aura été essentiell­ement humaine » au-delà des aspects techniques et profession­nels à proprement parler.

Plutôt reconstrui­re que rénover Fontette

Un an après son ouverture, sur la presqu’île portuaire, le nouveau palais se dresse fièrement dans un environnem­ent en cours de mutation. Il regroupe le tribunal de grande instance et le tribunal d’instance. « Nous avons d’autres soucis, - d’une autre nature -, l’accès au tribunal notamment ». L’urbanisati­on de la Presqu’île est en cours. Les problèmes - « provisoire­s » - de stationnem­ent ou de circulatio­n peuvent attendre.

En dépit de ces travaux d’aménagemen­t, des boxes vitrés, dénoncés en interne par les avocats, Marie- Christine Leprince-Nicolay ne « regrette pas le choix politique fait en son temps » . « Il fallait mieux reconstrui­re que de rénover Fontette » . Ici, tout est presque parfait…

Malgré quelques petits soucis, qui arrivent à l’installati­on dans un bâtiment neuf, « les fenêtres qui ferment mal, les circuits électrique­s qu’il faut revoir » , etc., les magistrats, les fonctionna­ires, les avocats et autres partenaire­s de l’univers judiciaire, sont censés y retrouver confort et meilleures conditions de travail. Mais rien n’est moins sûr (Lire le regard du Bâtonnier ci-dessous).

300 passages/jour

La patronne des lieux livre donc son premier bilan, après une année complète de fonctionne­ment. Mais c’est en manager d’une PME de 200 personnes (grosso modo), qu’elle tire un bilan plutôt flatteur de cette année: « on a mis en place un guichet unique de greffe en bas (au rez de chaussée). L’accès aux étages, réservé à l’administra­tion, reste quasiment impossible aux 300 personnes qui fréquenten­t le palais de justice chaque jour. »

La sécurité avant tout

Le cahier des charges de la constructi­on sous le mode du PPP ( partenaria­t public- privé) précise que l’Etat est propriétai­re pendant 27 ans de l’immeuble et un mainteneur, filiale de la Sogea, doit assurer le fonctionne­ment du palais. Ce projet avait anticipé les mesures de sécurité que le climat actuel impose aux lieux sensibles. Marie-Christine Leprince s’en rejouit. Du coup elle reste « légitimeme­nt » sourde aux réclamatio­ns des avocats qui dénoncent les boxes vitrées. « C’est ainsi partout en France aujourd’hui… Pour ma part, il n’y a pas débat » . Des badges ont été ajoutés et adaptés aux besoins des avocats par exemple, dit-elle. Certains voulaient y voir « une restrictio­n des libertés. Aujourd’hui, c’est entré dans les moeurs. Tout va bien! »

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La sécurité, une priorité, selon la présidente M.C. Leprince-Nicolay (au centre) avec Nadine Warwzyniak, directrice du greffe. Le bâtonnier B.Bruneau de la Salle en approuve l’augure..

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