Eric Alfonsi, réalisateur condéen mordu de musique et de science-fiction
Eric Alfonsi, Condéen âgé de 51 ans, réalise depuis plusieurs années des clips, longs et courts-métrages, avec un penchant pour le kitsch et le paranormal. Il a récemment participé à un film américain dont le DVD sortira en octobre. Rencontre.
Né il y a 51 ans à Flers, Eric Alfonsi habite à Paris où il exerce, en parallèle de son hobby, la profession d’intermittent du spectacle. Spécialisé dans « les caméras sur grue » , il a travaillé avec les plus grands : « Arthur, ou encore Michel Drucker » .
Après avoir vadrouillé entre télé et grand écran, il s’est passionné, dans les années 90, pour la réalisation de clips musicaux. « Plus tard, j’ai rencontré Nicole Brezzo, qui est auteure et scénariste. Nous avons commencé à travailler ensemble » .
Parmi leurs premiers projets : un clip pour le candidat de téléréalité Flo Gaga. Réalisé il y a maintenant quatre ans, le clip, « kitsch et coloré, a fait le buzz, sans le vouloir. Télé loisirs l’a qualifié de « clip le plus ridicule de toute l’histoire de la téléréalité». Tout le monde s’en est saisi. On est même passé sur NRJ 12 avec Morandini » .
Étant donné l’ampleur du phénomène, les deux acolytes se sont dits : « pourquoi pas continuer ? » . C’est ainsi
Le buzz, sans le chercher
qu’en 2013, alors que Marseille était capitale européenne de la culture, ils ont réalisé « le tube de l’été, il est marseillais ». Là encore, les médias se l’arrachent. « Ça a été repris par RTL, La Provence. Le clip a même fait la une de Métro » .
De là, Nicole Brezzo a eu l’idée de créer un long-métrage, avec un budget de 0 €. Pour assurer l’aspect technique, il n’y avait qu’un « homme, armé d’une caméra et d’un micro » . Appelé NS activity, le film fantastique a été écrit au fur et à mesure par Nicole Brezzo. Un vaisseau spatial, des vampires et des zombies y font leur apparition.
Le projet « complètement fou » a réuni près de 50 figurants dont cinq acteurs de Normandie, y compris Ludovic Hatrel, de Tinchebray. « Il n’est pas comédien de profession, mais il joue très bien » , assure Aric Alfonsi. En charge du montage, Eric Alfonsi s’est attaché à gommer « toutes les imperfections qu’il peut y avoir dans ce type de projet. Le pire, c’est le son » .
Mis en ligne sur le site d’hébergement YouTube il y a un mois, NS activity a été vu moins de 3 000 fois. « Nous n’avons fait aucune promo pour l’instant » .
Une fois NS activity terminé, Eric Alfonsi a été contacté pour travailler en tant que cadreur pour Richard Charles Stevens. L’Anglais réalise un court-métrage pour le film américain « 60
seconds to die » , une compilation de 60 films d’une minute illustrant les différentes façons de mourir. Antony Newton, initiateur de
« 60 seconds to die » , finit par contacter directement Eric Alfonsi. « Il lui manquait un film et il voulait savoir si je souhaitais participer à l’aventure.
J’ai rapidement assemblé des séquences de NS activity pour en faire un court- métrage
nommé « Ravages» » . Dans ce film, on trouve à nouveau des vampires mais, pas de dialogue,
« que des cris. C’est du gore » . « Tant qu’à faire » , Eric Alfonsi propose son court-métrage dans des festivals. Il est retenu dans la sélection officielle de l’International Vampire Film and Arts Festival, qui s’est déroulé du 26 au 29 mai dernier. « L’un des plus grands festivals du genre » Si « 60 seconds to die » sort en octobre 2016 aux États-Unis, les épisodes 2 et 3 sont « déjà en chantier » , divulgue Eric Alfonsi. Et il faudra compter sur la participation du réalisateur condéen. Il a d’ores et déjà tourné un second court-métrage sanglant, du nom d’Harvest time. « Le tournage s’est terminé il y a une semaine » . Pitch de
ce nouvel opus : « campagne normande, un jour d’été. Sam tombe en panne. Il croit être en retard, pourtant, il arrivera pile à l’heure pour la grande moisson » . S’il apprécie, « sans plus » , le genre de l’horreur, Eric Alfonsi confie préférer le paranormal. Cela tombe bien : son futur projet est de donner une suite à NS activity.
« Nicole Brezzo a déjà écrit le scénario. Cette fois-ci, nous allons lancer une campagne de crowdfounding, pour pouvoir au moins défrayer les acteurs »