« Il n’y a pas de plus grande fierté que de voir ses jeunes devenir des champions »
Entretien de prestige avec Alberto de Rossi, l’entraîneur de la Primavera de l’AS Roma, qui a remporté la première édition de la Peronne Cup dimanche, face à l’Udinese, au terme d’une finale 100 % italienne.
Alberto, pourquoi avezvous choisi de participer à la Peronne Cup ?
On a choisi de participer à la Peronne Cup parce que c’est un tournoi compétitif auquel participent des équipes de très haut niveau international. Ce type d’expérience constitue un enrichissement professionnel et humain pour les garçons mais aussi pour nous qui formons le staff : il y a toujours des choses à apprendre dans certains défis.
L’entraîneur de la Primavera (U19) est le dernier entraîneur avant d’arriver en équipe première. Pensez-vous avoir ainsi un rôle plus important que les autres entraîneurs ? Ressentez-vous une pression particulière ?
Absolument pas. J’ai commencé à entraîner chez les Poussins et j’ai ensuite suivi toutes les étapes avant de m’occuper de la Primavera : j’ai entraîné des jeunes de tous âges. C’est vrai que la tâche de l’entraîneur de la Primavera est fondamentale pour un jeune parce qu’elle prépare à faire ce pas en avant qui détermine la carrière professionnelle, mais le travail de l’entraîneur de la Primavera ne vaut rien si les entraîneurs précédents n’ont pas déjà fait un bon travail avec le jeune. L’arrivée des propriétaires américains en 2011 a-telle changé quelque chose à votre travail avec les jeunes de la Roma ?
Le centre de formation de la Roma a toujours été de haut niveau. Avec l’arrivée des propriétaires américains, des horizons se sont ouverts. On est devenu un club international et ça a également eu un impact sur le centre de formation qui est en période de croissance. Désormais, depuis à peu près deux ans, on participe à des tournois internationaux que ce soit pendant l’été ou à la période des Fêtes. On est allé au Vietnam, en Afrique du Sud, à Toronto et à Orlando (USA) : ceci grâce à la nouvelle vision des jeunes qu’a notre club. On est un secteur en développement et ça se voit aussi par les initiatives mises en place au niveau de l’UEFA qui a donné la possibilité aux équipes U19 de participer à des compétitions comme la Youth League qui te permet de suivre le même parcours que l’équipe première au moins sur toute la phase de poules.
Comment s’organise votre travail sur une saison ?
En règle générale, les expériences que j’ai eues dans cette catégorie de joueur m’ont donné des connaissances que je réu- tilise pour chaque saison. Mais à chaque nouvelle saison, les effectifs changent presque totalement et c’est dans ce contextelà qu’il faut que j’intervienne de manière plus personnalisée : et c’est vraiment ça la partie la plus stimulante de mon travail.
Quels sont vos contacts avec l’entraîneur de l’équipe-première quand il veut utiliser un jeune de la Primavera ? Vous demande-t-il des informations ?
J’ai une relation très forte avec Spalletti [l’entraîneur de l’AS Roma, ndlr], un feeling particulier, que ce soit lui ou Domenichini [l’entraîneur-adjoint, ndlr] ils viennent tous les deux du milieu de la formation des jeunes et donc ils connaissent les difficultés que l’entraîneur de la Primavera peut rencontrer : parce qu’ils les ont vécues eux aussi par le passé. La tâche de l’entraîneur de la Primavera est celle de former les jeunes afin que l’équipe première ait la possibilité de puiser directement dans le vivier du club. À la Roma, il y a un rapport quotidien entre la Primavera et l’équipe première. Chaque entraîneur ensuite est libre : certains s’intéressent beaucoup à la Primavera, d’autres moins, mais je peux me considérer chanceux parce qu’il n’y a pas de plus grande fierté pour un entraîneur de Primavera que de voir ses propres jeunes grandir et devenir des champions que ce soit au niveau professionnel ou personnel.