Les actions et manifestations vont s’intensifier à la rentrée
Mercredi 24 août, une partie des agriculteurs Ornais ont relayé leurs confrères de Manche, Maine et Loire et Vendée sur le rond-point du Zoom, prêt du siège social de Lactalis, à Laval. Jeudi 25 août, le Calvados prendra sa place sur le rond-point.
L’année 2015 présentait des conditions assez difficiles pour le monde agricole. L’année 2016 s’annonce « encore plus difficile » , selon Anne-Marie Denis, présidente de la FDSEA de l’Orne. Elle ajoute : « notre inquiétude majeure ce sont les agriculteurs qui n’arrivent plus à s’en sortir » . Certains se rabattent sur la vente d’animaux ou l’arrêt de la production de lait pour tenter de joindre les deux bouts.
Actions et communication
C’est suite à ce tragique constat que des actions ont été décidées au niveau du Grand Ouest (Normandie, Bretagne, Pays de la Loire) afin de « faire connaître les difficultés quotidiennes des agriculteurs » , mais aussi de tenter de faire fléchir les industriels.
Pour arriver à leurs fins, les agriculteurs de l’Orne vont procéder à des affichages un peu partout le long des routes. La présidente de la FDSEA ajoute : « si d’ici septembre ça ne bouge pas, on fera une action tous les quinze jours » .
Constat tragique
« En 1990, le lait, les céréales, la viande étaient vendus plus chers » , explique Anne-Marie Denis. Depuis, les prix n’ont pas cessé de diminuer. « Il faudrait que les industriels acceptent de diminuer la pression au moins une année ». Même si le prix des produits français reste plus élevé que dans d’autres pays, il semblerait que cela ne suffise pas au maintien du secteur économique primaire. La présidente de la FDSEA de l’Orne se pose la question : « Est-ce que l’Etat a la volonté de préserver le monde agricole ? » .
À ce rythme-là, d’après elle, « les agriculteurs ne vont jamais tenir. Les petites fermes contre les industriels… » .
Anne- Marie Denis conclut l’entretien par deux demandes. La première est adressée à l’Etat : « il faut qu’il lève le pied sur la normalisation. C’est trop cher par rapport à la conjoncture » . La seconde est adressée aux industriels : « Je leur demande d’avoir une conscience sérieuse s’ils veulent encore préserver des produits ornais » .
Jeudi 25 août a eu lieu une réunion à Paris entre Lactalis et des organisations de producteurs de lait.