« À partir de 16 enfants, SCOLAIRE. c’est compliqué »
L’intersyndicale appelait à la mobilisation. Lundi, à Noyers-Bocage, 5 animateurs sur 6 étaient en grève, à Villy-Bocage, 4 sur 5. Tous dénonçaient les nouvelles normes d’accueil des enfants lors des temps d’activités périscolaires.
Noyers-Bocage.
« Le décret qui pérennise le taux d’encadrement pour les temps d’activités périscolaires (TAP) sacrifie la qualité éducative, et notamment l’objectif du respect des rythmes de l’enfant, pour des raisons avant tout économiques », lance JeanMarc Cambier de l’association Familles Rurales, qui assure la coordination des temps d’activités périscolaires pour les écoles de Noyers-Bocage, Missy et Villy-Bocage.
« C’est principalement pour cette raison et pour une titularisation des animateurs qu’une partie des salariés de l’équipe de Familles rurales est en grève ce lundi et n’a pas assuré les TAP. »
En ce début de semaine, à Noyers- Bocage, cinq animateurs sur six étaient en grève, à Villy-Bocage, quatre sur cinq, en réaction à la pérennisation de l’assouplissement des taux d’encadrement dans le cadre des temps d’activités périscolaires et suite à l’appel à la mobilisation lancé par l’intersyndicale.
Là où le bât blesse
Les animateurs de Familles Rurales dénoncent un passage en force du gouvernement sur la question du taux d’encadrement.
« Au moment de la réforme des rythmes scolaires, il était question d’expérimenter le décret sur plusieurs années, à l’issue desquelles, le ministère devait mettre tout le monde autour de la table afin de faire un bilan », rappelle Jean-Marc Cambier, qui s’occupe plus particulièrement de la gestion pédagogique pour les trois communes historiques. « Or, le 1er août dernier, le gouvernement a fait définitivement passer le décret sur le taux d’encadrement des enfants », poursuit-il.
Avant la réforme, un adulte encadrait dix enfants de moins de six ans maximum, contre 14 aujourd’hui. À partir de 6 ans, il fallait un animateur pour 14 enfants, contre 18 aujourd’hui. Pour les grévistes, le bilan est sans appel : il faut revoir le ratio à la baisse.
De la garderie
« On nous demande de réaliser des activités péda- gogiques de qualité, mais à partir de 16 enfants à charge, c’est compliqué », poursuit-il. « Aujourd’hui, les TAP s’apparentent à de la garderie, alors qu’il y a tant de choses intéressantes à faire et qu’il y a une demande de la part des parents et des enfants. Mais dans ces conditions, c’est impossible. »
Particulièrement visés, la fatigue des enfants en fin de journée qui ont du mal à se concentrer et le bruit qu’ils génèrent qui perturbe les autres enfants qui ont envie d’apprendre tout en se décontractant après une journée d’école. « On a appris un autre métier : faire vite et bien. Mais ce n’est pas compatible avec le nombre d’enfants que l’on nous confie, » tance JeanMarc Cambier.
Associées à cette grève qui n’a pas fait beaucoup de bruit, les Atsem de Noyers-Missy ont été réquisitionnées ce lundi, afin d’assurer le service minimum.