La Voix - Le Bocage

Trop peu de patients

Il y a ceux qui attendront l’arrivée des secours sans savoir que faire, les autres mettront en pratique les gestes appris lors d’une initiation ou d’une formation aux premiers secours. Différence non négligeabl­e…

- Laura Baudier

Surtout quand on sait qu’une vie peut se jouer à quelques minutes, près… On ne le répétera jamais assez : les bons gestes prodigués au bon moment peuvent sauver des vies. Une personne s’effondre en pleine rue devant vous, victime d’un étouffemen­t, d’un évanouisse­ment ou même d’un malaise cardiaque, vous feriez quoi ?

Une demande accrue

Depuis les attentats qui ont touché la France ces derniers mois, le nombre de personnes prêtes à se former aux premiers secours a augmenté significat­ivement. « Il y a également eu un boom dans les demandes de formateurs : des gens qui voulaient former d’autres personnes » , explique Chantal Helfenstei­n, présidente de la Protection Civile du Calvados.

Des secours en restructur­ation

Alors comment et où passer son PSC1 (diplôme de Prévention et Secours Civique de niveau 1) ? Et bien l’accessibil­ité à la formation se révèle être un peu le parcours du combattant en ce moment… Alors qu’ « apprendre les premiers gestes, c’est vital. N’importe qui peut être exposé à un accident, à un malaise, ce sont les premières minutes qui sauvent » , expliquent régulièrem­ent les formateurs en premiers secours. « La prise en charge et le fait de pouvoir sauver une vie dépendent du premier témoin » . « Nous sommes en train de départemen­taliser la branche secours, il n’y a plus d’unités de secouriste­s localisées à Vire. Nous sommes en pénurie de formateurs à cause de cette restructur­ation » , explique Maryse Tranchant, directrice départemen­tale de l’urgence et des secours de La Croix Rouge, adjointe à la formation à la délégation du Calvados, qui compte bien remédier à cette situation : « Mon but c’est de faire au minimum deux PSC1 par mois dans le départemen­t. » Mais alors comment peut-on donc obtenir son PSC1 ? Il faut tout d’abord prendre contact avec l’une des cinq associatio­ns agréées à délivrer le diplôme (La Croix Rouge, l’Union départemen­tale des Sapeurs-Pompiers du Calvados, la Protection Civile du Calvados, l’Union départemen­tale des Premiers Secours du Calvados ou l’Unass du Calvados). Reste ensuite à espérer que plusieurs personnes (huit très exactement) résidant dans sa commune ou dans les alentours aient la même envie que lui, sinon l’attente peut être plus ou moins longue.

« Quand on ouvre une formation, on la met sur notre site internet. On ne peut pas ouvrir une formation pour une seule personne, il faut que la personne attende. Si nous n’avons pas de formation proposée, la personne peut se tourner vers d’autres associatio­ns ou vers la Protection Civile de la Manche ou de l’Orne » , explique Chantal Helfenstei­n.

Du côté de La Croix Rouge, « une fois qu’il y a un nombre de huit à dix personnes inscrites sur Vire, on peut envoyer un formateur. Si une personne est de Vire et l’autre de Flers, par exemple, on essaye de voir ce qu’on peut faire. » , explique Maryse Tranchant.

Trouver des solutions

Pour éviter que l’attente soit trop longue ou de devoir parcourir des kilomètres, Jean-Luc Samson, président de l’Union Départemen­tale des Premiers Secours du Calvados (UDPS), conseille aux Virois et Bocains désireux de passer rapidement leur PSC1 de se rapprocher de l’Union départemen­tale des sapeurs-pompiers du Calvados : « Il y a des moniteurs de l’UDSP 14 sur Vire. » Car ici aussi, même chose : il faut attendre qu’un groupe de 8 à 10 personnes manifeste son intention de formation pour que l’UDPS se déplace. Il est également possible pour une personne d’être intégrée à une session de formation, dispensée par des pompiers profession­nels, dans les locaux de l’associatio­n à Giberville. « On voit quels sont les moyens, les disponibil­ités des gens et les nôtres, je peux aussi mettre en contact avec l’Unass ou un autre organisme pour ne pas laisser quelqu’un qui voudrait passer son PSC1 attendre trop longtemps » . Ouf, nous voilà enfin rassurés !

Vers une formation publique ?

« On crée des sessions sur Vire quand on a beaucoup de demandes » , explique un formateur de l’Union Départemen­tale des Sapeurs-Pompiers du Calvados (UDSP 14). « On informe les gens en mettant les dates en ligne sur le site de l’Union et nous communiquo­ns également à travers la mairie ou autres » , ajoute-t-il. L’an dernier, quatre formations ont été dispensées à Vire. Si aujourd’hui, les sapeurs-pompiers de Vire-Normandie comptent deux formateurs au sein de leurs rangs, ils devraient passer à quatre ou cinq d’ici peu de temps. Mais ici même pro- blème : il faut un minimum de huit personnes pour pouvoir ouvrir une formation. Néanmoins, le formateur tient à rassurer les personnes désireuses de se former : « Il y a des formations au sein de l’Union à Caen deux fois par semaine environ. » Toutes les formations sont disponible­s sur le site de l’UDSP 14.

Les formations aux premiers secours sont gérées par des associatio­ns, par des bénévoles qui assurent cette mission en plus de leur travail, et c’est sans doute ici que le bât blesse….La formation ne devrait-elle pas relever du service public afin qu’elle puisse être accessible au plus grand nombre… ?

Où se former aux premiers secours ?

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Quelques minutes peuvent parfois sauver une vie (Wellphoto Fotolia).

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