720 millions d’€ investis dans des trains en Normandie trop larges ?
40 nouveaux trains pour la Normandie attendus. Investissement : 720 M d’€. L’opposition d’Hervé Morin s’étouffe soutenant qu’ils pourraient être trop larges. Explications.
Ce n’est qu’en fin de semaine que les résultats de l’étude demandée par la Région Normandie auprès de SNCF Réseau et qui aura duré 6 mois seront dévoilés. Une étude portant sur la compatibilité entre les 40 nouveaux trains envisagés pour la Normandie d’ici 2020 et le réseau SNCF. L’enjeu est de taille : 720 millions d’€, la commande !
Les nouveaux trains normands ne seront-ils pas trop larges pour se croiser ou encore passer certains aiguillages ? La question est posée par le groupe « Socialistes, Radicaux et Citoyens» à la Région Normandie qui relaie dans un courrier demandant une clarification sur le sujet au président de Région, les articles émanant du Canard Enchaîné et des Echos.
« Dans des articles parus dans les Echos et le Canard Enchaîné, respectivement datés du 26 octobre et du 2 novembre 2016, nous apprenons que les trains commandés par la Région Normandie au fabriquant Bombardier seraient « trop larges» pour passer les aiguillages et que, s’ils pourront bien - une fois mis en service sur les lignes extrêmement déficitaires dont vous vous êtes engagé à reprendre l’exploitation - arriver et repartir de la gare Saint-Lazare, ils seraient toutefois dans l’impossibilité de s’y… Croiser. La presse indique également qu’il faudra « adapter certains horaires, afin d’éviter que les nouveaux trains ne se croisent dans certaines courbes où ils pourraient se toucher ! »
Nicolas Mayer Rossignol exige donc : « Afin de répondre aux interrogations que ces articles soulèvent, et que nous espérons infondées, je vous serais reconnaissant de nous confirmer que les trains que vous avez commandés au nom de la Région seront bien en mesure de se croiser sur l’ensemble du trajet qu’empruntent les usagers normands. Puis- je également vous demander de communiquer à notre groupe régional l’ensemble des éléments techniques - études, rapports- de nature à lever toute ambiguïté sur ce point évidemment capital ?»
La commande n’est pas encore passée
Le vice-président en charge des Transports à la région Normandie, Jean-Baptiste Gastinne tempère de son côté. « Je comprends la fébrilité de l’opposition. Nous avons tous en tête le scandale de 2014. »
Et de tacler à demi- mot, l’opposition d’aujourd’hui aux commandes de la Région en mars 2014. 148 millions d’€ avaient alors été nécessaires pour « raboter» les quais du réseau SNCF afin de permettre aux 15 rames commandées en 2009 qui avaient coûté la modique somme de 148 M d’€ de pouvoir passer sans problème.
L’élu en charge des transports aujourd’hui insiste donc : « Pour le moment, nous n’avons passé aucune commande auprès de Bombardier. Nous attendons justement les résultats de cette étude et de nos divers entretiens avec SNCF Réseau, nous sommes positifs mais bien évidemment il faut attendre les conclusions. Les gabarits des trains, on les connaît bien entendu mais il ne sert à rien de spéculer de cette façon sur des données qui sont extrêmement précises et qui nécessitent un travail des plus rigoureux mené par SNCF Réseau.»
De là dépendra donc la décision ou non de passer la commande pour 40 nouvelles rames qui devraient être en service sur le réseau normand en 2020. Rappelons d’ailleurs que s’il s’agit bien d’argent public, le président de Région Hervé Morin a réussi via une convention signée en avril dernier avec le premier ministre à « négocier» l’achat des rames par l’Etat en contrepartie du transfert à la Région Normandie de cinq lignes dites « Train d’Equilibre du Territoire » (TET) : Paris-CaenCherbourg/Trouville-Deauville, Paris- Rouen- Le Havre, ParisGranville, Paris-Evreux-Serquigny et Caen-Le Mans-Tours.