Pour une journée, ses lamas et zèbres ont élu domicile à Vire
Carlos Savadra et ses animaux ne passent pas inaperçus lorsqu’ils débarquent dans une ville avec le Cirque de Saint-Pétersbourg. L’enclos où sont regroupés ses animaux exotiques était installé au Champ-de-Foire, toute la journée du 10 novembre, jour des trois représentations du cirque à Vire. Trois chameaux, six dromadaires, deux zébus, quatre lamas, deux zèbres et deux chevaux. Quasiment tous les continents du globe, dans le même espace ! « Je les mets ensemble pour qu’ils se sociabilisent » , indique ce passionné d’animaux, originaire du sud de la France, qui n’était pas destiné à la vie de cirque, aux convois à rallonge, la nuit, entre deux spectacles. « Il y a plus de 20 ans que je fais ce métier. Je ne suis pas né dans le cirque, j’étais même sédentaire et apprenti menuisier… Ma mère trouvait que j’avais un don d’acrobate. Alors, j’ai fait l’école de cirque Fratellini, à Paris. J’ai commencé par l’acrobatie, le jonglage, le trapèze »
« J’avais peur… Mais j’avais un don »
La passion des animaux lui est venue plus tard. Le point de départ étant plutôt un appré
hension. « J’avais peur des chevaux et j’ai été voir un éducateur allemand d’animaux qui m’a enlevé cette angoisse. Là, j’ai découvert que j’avais un don. » Aujourd’hui, il a composé une vraie Arche de Noé qu’il fait découvrir au public lors de numéros, où la bienveillance prime. Sa femme, proposait, ce soir-là, un numéro « Reine des neiges » , avec un cheval grimé en licorne. Lui proposait un set exotique avec un mélange d’exercices. « Il faut énormément de temps pour apprivoiser ces animaux. Mais aussi du feeling, de la
psychologie » . Et le seul animal sauvage de la bande demande encore plus de patience pour
être apprivoisé. « Le zèbre est fuyant. C’est lui qui doit venir vers moi. Je n’emploie surtout pas d’agressivité avec les animaux »
Un bien-être « surveillé »
Tout comme les maîtres, les
animaux sillonnent l’Hexagone. « Nous sommes sur les routes toute l’année, nous nous posons en mai et juin pour répéter, à Nîmes. » Et le bien-être des animaux
dans ces conditions ? « Ils sont nés au cirque. Ils se reproduisent, et cela veut dire qu’ils vont bien. Nous sommes très surveillés, nous avons l’obligation de faire un espace pour qu’ils puissent se détendre, ils ne doivent pas rester enfermés. Pour le zèbre, animal sauvage, nous avons un certificat de capacité. Quand on aime les animaux, on a vite envie de les sortir du camion après le transport entre deux villes. »