À 16 ans, à Vire, on fait quoi sur son smartphone ?
Rencontre avec six adolescents en seconde à la Maison familiale rurale de Vire. Ils suivaient, cette semaine, une formation d’éducation aux écrans. Leur utilisation des réseaux sociaux est au coeur de leur vie. Mais ils ne sont pas dupes…
Vire.
Ils ont 16 ans et dégainent quotidiennement leur smartphone. Plusieurs fois par jour même. Leur utilisation principale ? Les réseaux sociaux : Facebook, Twitter, Snapchat ou encore Instagram. Des réseaux et applications pratiques, ludiques mais non sans risques.
« Les paramètres de confidentialités, les conditions générales d’utilisation de ces réseaux sont des quantités d’informations à gérer et que l’on évoque lors de ces heures de sensibilisation » , indique Aurélie Dagorn, intervenante au Centre d’entraînement aux méthodes d’éducation active (Cemea), qui était à la MFR de Vire, lundi 28 novembre. « Le but est aussi de prendre du recul par rapport à l’utilisation de son smartphone : l’hyperconnectivité, la géolocalisation, les risques liés aux ondes… »
« On partage »
David, 16 ans, ne « compte pas » le nombre de fois où il regarde son portable dans une journée.
« J’utilise Facebook ou Snapchat pour partager des photos, quand je vais voir un match de foot par exemple. Mais je pourrais largement me couper de tous ces réseaux » , considère cet élève de seconde, devant ses camarades de classe.
Mais alors, pourquoi utiliser plusieurs réseaux ? « Ca dépend ce que l’on veut partager. Sur Snapchat, c’est plutôt pour les vrais amis, pour les petits délires entre nous. Facebook, il y a des gens avec qui nous ne sommes pas très proches » , distingue Tiphaine.
« On s’informe, on apprend »
Les informations (dont celles de La Voix-Le Bocage) transitent également par les réseaux. Amanda, elle, « s’informe par Facebook et Twitter » . D’autres utilisent même des réseaux sociaux pour travailler les devoirs à la maison. « Ca s’appelle Digischool, ça peut aider » . Même si parfois, il est compliqué de se concentrer, avec les alertes et autres noti- fications…
« On fait gaffe… »
La prudence et les questions restent de mise chez ces adolescents. Surtout qu’ils ont déjà vu la machine se dérégler. « On reçoit parfois des messages vulgaires d’inconnus. Dans ce cas, je bloque direct » , confie une adolescente. « Ma plus grosse crainte, c’est que l’on déforme mes photos car tout peut être modifié… »
Ils ont également conscience que ces réseaux leur prennent beaucoup de temps. Et les parents les rappellent souvent à l’ordre. « Ma mère, elle gueule… » , lance une lycéenne. « Je n’ai pas le droit de toucher au téléphone pendant les repas » , renchérit une autre.
Tous font aussi face à des interrogations auxquelles ils devraient avoir quelques réponses. « On ne sait jamais ce que les gens voient sur Facebook » , indique David. « J’aimerais savoir si ce qui se trouve sur mon profil est privé ou public. Même en réglant mes paramètres, je sais que des modes existent qui permettent de tout voir » , croit savoir Valentin. L’adage « Vivons heureux, vivons cachés » résonne aussi pour cette génération connectée.