Christian Malon : 50 ans de photographie, une paille !
Le Virois Christian Malon publie « Presque rien, 50 ans de photographie ». Un ouvrage qui propose, à travers 145 clichés, de découvrir toute la richesse de son parcours photographique, véritable plaque sensible au bouleversement du monde rural ! Onfray, de l’historien moderniste Emmanuel Le Roy Ladurie, de l’historienne spécialiste du XVIIIe siècle, Arlette Farge, du géographe Armand Frémont, du sociologue Bertrand Hervieu, etc. Tous ces auteurs ont analysé les photos de Christian Malon en créant un effet de profondeur de champ, une mise en perspective temporelle. Photographe sédentaire devenu nomade, Christian Malon a voyagé au Vietnam, en Tunisie, au Portugal, en Crète, aux États-Unis. Ce rapport au monde a favorisé, là aussi, une compréhension du présent susceptible d’anticiper sur l’avenir. Une acuité visuelle qui lui a donné la capacité de dépasser le ressassement sans issue d’un passé révolu.
Presque rien
Le livre est illustré de 145 photos. « Ce sont donc, environ, 2 secondes de lumière qui ont permis de fixer ce demisiècle de photos. Presque rien ! » Cela renvoie au titre de l’ouvrage… Christian Malon se réclame de la photographie humaniste, qui désigne un courant privilégiant la personne humaine et sa relation avec son milieu. Henri Cartier-Bresson en donne une des plus belles définitions : « Photographier c’est mettre sur la même ligne de mire la tête, l’oeil et le coeur. » Christian Malon y ajoute la capture de l’improbable détail. Le philosophe Vladimir Jankélévitch, dans son ouvrage intitulé « Le Jene-sais-quoi et le Presque-rien » estime que « la lueur timide et fugitive, l’instant-éclair, le silence, les signes évasifs, c’est sous cette forme que choisissent de se faire connaître les choses les plus importantes de la vie » . En définitive, Christian Malon demeurera toujours le photographe de la trace. Et ses clichés traverseront les âges, car : « Seules les traces font rêver » , a dit le grand poète René Char.