La parité : pomme de la discorde
Le sujet de l’intégration des communes nouvelles et surtout de leurs représentations, n’est décidément pas chose aisée !
C’est ce qu’ont pu constater les élus de Souleuvre-en-Bocage jeudi 24 novembre. La question de la parité s’est avérée être bien compliquée à éclaircir pour les élus venus assister à une réunion d’informations sur la mise en place de l’intercommunalité de la Vire au Noireau, dont le siège se situera à Vire. Cette grande intercommunalité regroupera l’Intercom Séverine, Condé Intercom, et les communes nouvelles de Vire-Normandie, de Souleuvre-en-Bocage et de Valdallière.
Tout comme au conseil de Valdallière la semaine dernière, ici encore transparaît bien la déception des élus de ne pas avoir eu plus de temps pour mettre en place la future communauté de communes (Cdc). « On a demandé au Préfet de reporter cette nouvelle Cdc mais il n’a pas voulu » , explique Alain Declomesnil, maire de Souleuvreen-Bocage et maire délégué du Reculey.
Le sujet qui a suscité le plus d’interrogations, voire de controverses, tout au long de la soirée, a été celui de la représentation de Souleuvre-en-Bocage au sein de la grande Cdc qui comptera 87 représentants, venus de chacune des 18 communes qui composeront la Cdc.
L’organe décisionnel de la Cdc sera le conseil communautaire.
Toutes les communes déléguées devront être représentées, en tout cas jusqu’en 2020, au sein du conseil communautaire. Souleuvre-en- Bocage devrait compter 20 représentants.
L’élection des conseillers com- munautaires se fera au scrutin de liste et devra être paritaire. En d’autres termes, dix femmes et dix hommes devront être élus.
Défendre Souleuvre
Premier problème pour Souleuvre-en-Bocage : seules trois femmes sont maires déléguées, à savoir Colette Lesoeuf (SaintMartin-des-Besaces), Monique Pigné (Mont-Bertand) et Nathalie Desmaisons (Malloué). « La parité ne peut donc pas être respectée » , selon les élus.
Deuxième problème : certaines communes déléguées n’ont tout simplement pas de femmes dans leur équipe municipale. « On nous impose la parité à mi-parcours » , remarque Edward Laignel, maire délégué de La Ferrière-Harang.
Troisième problème : il faut trouver dix femmes qui veuillent bien aller défendre Souleuvreen-Bocage. Et sans forcément qu’elles connaissent le dossier. « Il faut qu’on présente nos projets et qu’on les défende » , souligne Alain Declomesnil. « Il faut bien qu’on se rende compte qu’on va avoir en face de nous des gens aguerris à défendre leurs intérêts, il faut des gens prêts à en découdre pour défendre Souleuvreen- Bocage » , selon Edward Laignel. « Il faut des gens qui connaissent l’affaire » , ajoute Marc Guillaumin, maire délégué de Sainte-Marie-Laumont.
Si certains sont prêts à céder leur place à une conseillère, une adjointe, ce n’est pas le cas de tout le monde : « On a été élu pour défendre le dossier » , ont déclaré certains maires délégués.
On comprend bien le coeur du problème : il ne faut pas se faire « manger » au sein de la grande Cdc !
Une liste contestataire
« Pour moi, c’est une difficulté de trouver une solution pour que notre territoire soit représenté par 20 délégués venant des 20 communes. On n’a pas trouvé de solution à vous proposer ce soir » , déclare Alain Declomesnil. Mais il faudra bien pourtant en trouver une rapidement.
Il a été décidé de présenter une liste de tous les maires délégués, en signe d’opposition et de mécontentement. Au risque bien évidemment que celle-ci soit refusée…
Quelles compétences ?
Souleuvre-en-Bocage conservera ses compétences de proximité, actuellement exercées au niveau des communes, c’est-àdire la voirie, les équipements scolaires, culturels et sportifs.
Des peurs
Outre la peur de se faire « manger » dans la grande interco, on sent bien également la déception des élus qui ont l’impression que « les décisions sont déjà prises à l’avance » .
Certains se sont également étonnés du fait que la compagne de Pascal Allizard, sénateur et maire de Condé-en-Normandie, soit la directrice générale de la future Cdc. « C’est la loi qui dit que la responsable des services de la plus grande Cdc sera la directrice générale de la nouvelle grande interco, pour les six premiers mois » , explique Marc Guillaumin. Mais l’interrogation a continué : l’offre de poste qui circule dans les services indique qu’il sera basé à Condé. « Pourquoi ? Ce serait normal que les locaux soient à Vire » , se sont interrogés les élus.
Quid de la parité