Vire : une pétition pour des caméras
Les jolis yeux bleus d’Angélique Vestu sont remplis de larmes. Elle ne décolère pas face aux dégradations qui touchent la tombe de son bébé, située dans le cimetière de Neuville à Vire-Normandie. Elle a décidé de se battre pour faire bouger les choses.
Depuis plus de 5 ans, Angélique Vestu se rend, une à deux fois par semaine, sur la tombe de son bébé pour se recueillir. Un moment difficile qui est d’autant plus douloureux qu’elle doit faire face très régulièrement à des dégradations, des vols d’objets ou de fleurs. Située tout au fond du cimetière, la petite tombe présente la particularité d’être très décorée. Un atout qui semble intéresser les personnes qui viennent voler les fleurs « ou parfois un pot est déplacé sur une autre tombe à quelques mètres » , explique Angélique Vestu qui est dans l’incompréhension complète de ce phénomène.
Face à ces actes qui se répètent et dont le dernier remonte à 10 jours, la maman a décidé de lancer une pétition.
« J’ai tout fait. J’ai fait plusieurs mains courantes à la gendarmerie, mais les gendarmes font simplement des rondes à l’extérieur du cimetière. Je suis allée rencontrer le maire de Vire, Marc Andreu Sabater, mais j’attends toujours qu’on me rappelle. Je me suis dit pour une fois que les réseaux sociaux peuvent être utiles autant les utiliser. »
C’est ainsi que, mercredi dernier, elle a lancé une pétition en ligne. En moins de deux jours, elle comptait déjà 500 signatures. « C’est incroyable le nombre d’encouragements et de soutiens que je reçois. Je vais également mettre en place des pétitions papier auprès des commerçants pour les personnes qui n’auraient pas Internet » , ajoute Angélique Vestu.
« Je me bats pour la mémoire de mon fils mais aussi pour les autres. Je rencontre des gens au cimetière qui me confient qu’elles aussi ont été confrontées à des vols ou des dégradations, mais personne ne fait rien. Il faut que ça bouge. Je réclame un moyen de surveillance par vidéo par exemple. Le gardien du cimetière ne peut pas être partout. Il vient ouvrir et fermer les portes mais ne s’occupe pas que de ce cimetière » , assure la maman. Des faits désolants pour cette ancienne Parisienne qui après Truttemer-le-Grand, réside aujourd’hui à Saint-Vigordes-Mézerets. « Lorsque mon fils est décédé, nous avons fait le choix de l’enterrer à Vire car on se disait que le cimetière était plus entretenu qu’un cimetière de campagne et, finalement, on se retrouve dans cette situation. »
Aujourd’hui, tristesse et colère se bousculent dans la tête de cette jeune femme. « Je pense qu’un cimetière doit être un endroit de respect et de recueillement. Qu’on laisse mon fils reposer en paix. Moi, ce qui se passe me fait souffrir énormément » , ajoute Angélique Vestu qui vient aussi au cimetière avec les trois autres enfants de la famille qui, eux aussi, sont choqués.
Angélique Vestu se donne un mois environ pour collecter un maximum de signatures et ensuite retourner à la mairie de Vire.