GRANDES MARÉES. Les secrets d’une pêche réussie
Avec des coefficients supérieurs à 100 ce week-end, la mer va laisser place à un vaste terrain de jeu pour amateurs de coquillages et crustacés. Voici quelques recommandations.
Comment se préparer ?
Une partie de pêche à pied ne s’improvise pas. Avant de partir titiller la coque ou le bigorneau, mieux vaut planifier sa sortie. « Regardez les horaires de la marée basse », prévient Simon Binneville, guide de la baie du Mont Saint-Michel. L’idéale est de commencer sa pêche « deux heures avant la baisse mer », poursuit celui qui propose des initiations à la pêche à pied. Par exemple, si vous allez pêcher dimanche (coefficient 103, le plus gros du week-end), il faut commencer à remplir les seaux vers 14 h 11.
Prévoyez aussi votre retour. Quand la mer aura atteint son niveau le plus bas, il faudra commencer à rebrousser chemin pour ne pas être surpris par la montée des eaux. Dimanche,
quand il sera 16 h 11, environ on fait demi-tour.
Autre recommandation avant le départ : « consultez la météo. Si le temps est orageux ou brumeux, il ne faut pas y aller. » Quel équipement ?
À vos bottes et seaux ! Les bottes, ou chaussures fermées, sont nécessaires pour éviter les coupures.
Dans les poches, « ayez avec vous un téléphone portable pour donner l’alerte en cas de nécessité » , conseille la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM). « Un smartphone avec une application GPS, ou une boussole, sont des outils utiles si vous vous retrouvez désorientés, ajoute Simon Bonneville. Sachez que si vous pêchez du côté de Gran-
ville, pour rejoindre la côte, il faut marcher vers l’Est. Où aller ?
« Il y a plein de pêches à pied possibles, signale le guide de la baie. Si vous voulez des coques, allez à Saint-Pair-surMer ou Jullouville. Pour les couteaux, c’est Donville-lesBains. » Comment pêcher ?
C’est « sous les pierres positionnées sur d’autres pierres » que se cachent des trésors : étrilles, bigorneaux… Attention à bien remettre la pierre où elle était pour préserver l’écosystème.
Pour les coques, palourdes ou couteau, il faut gratter le sable. Soyez vigilants, les coquillages laissent des traces. Par exemple, « si vous voyez deux petits trous accolés, c’est qu’il y a une coque en dessous. »
Avant de déposer sa trouvaille au fond du seau, un petit contrôle de taille et de quantité s’impose. « Si le coquillage est trop petit, il n’a pas eu le temps de se reproduire. Et il faut prendre conscience que les fonds marins s’offrent à nous. Ne le pillons pas. »
Comment éviter d’être encerclé par la marée ?
« Le plus gros danger, c’est la marée montante, prévient Simon Bonneville. Il faut donc lever la tête de temps en temps et prendre des repères. « La montée des eaux peut venir de tous les côtés, même derrière vous, vous contourner et vous isoler, précise la SNSM. De forts courants peuvent se créer et vous emporter. »
La montée des eaux est rapide. « Sachez que pour un marnage (différence de hauteur d’eau entre une pleine mer et une basse mer successive) de 10 mètres, à mi-marée, l’eau monte de 5 mètres en deux heures, soit un mètre en 24 minutes ! »
Si malgré tous ces conseils vous tombez sur un pépin, le numéro national d’urgence en mer est le 196. Toutes ces recommanda- tions sont à retrouver dans les offices de tourisme de la côte et sur leurs sites internet. Simon Bonneville, en collaboration avec Julien Avril, propose des initiations à la pêche à pied tout l’été. Renseignements dans les offices de tourisme de Carolles, Donville-les-Bains ou Jullouville et sur www. traversee-baie-nature.fr