La Voix - Le Bocage

Pas de mercredi libre ÉDUCATION. pour les enfants du Bocage à la rentrée

Alors que le projet de réforme du rythme scolaire a été examiné par le comité technique ministérie­l mercredi 21 juin, pour les maires du Bocage pas de débat, le rythme ne changera pas.

- Paul Le Meur

« On n’est pas du genre à bouger à chaque claquement de doigt. » Une déclaratio­n de Michel Roca qui résume à elle seule la position de maires sur cette réforme du temps scolaire. Après avoir dû réaliser des investisse­ments pour la mise en place de la semaine à 4,5 jours, les élus ne voient pas forcément d’un bon oeil cette nouvelle réforme voulue par le gouverneme­nt du président Emmanuel Macron. « Il semblerait que pour le moment la semaine de 4,5 jours nous convienne. Maintenant, il faudra surtout voir les réactions des parents et des enseignant­s, se laisser le temps de la réflexion » , ajoute le maire de Valdallièr­e. Même son de cloche à Souleuvre-enBocage, Vire-Normandie. Aux Monts d’Aunay, le maire Pierre Lefèvre explique avoir pris des engagement­s sur trois ans en ce qui concerne l’accueil des enfants en centre de loisirs, et se voit mal envisager une réforme du temps scolaire avant ce délai. En ce qui concerne Villers-Bo- cage, pas de réaction avant la publicatio­n du décret.

Une dérogation

Une posture que partage la FCPE ( Fédération des Parents de Conseil d’Élèves) du Calvados. Pour Carole Lecompte, présidente de la fédération, tout peut encore arriver : « On a déjà vu des décrets être publiés et comporter des différence­s avec ce qui avait été annoncé. Et puis il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’une dérogation, ce ne sera pas une norme. » En effet, l’idée est surtout de permettre un retour en arrière pour les municipali­tés qui connaissen­t toujours des difficulté­s pour la mise en place de ce rythme scolaire. Pour Carole Lecompte une chose est sûre, le rythme scolaire est un sujet très sensible. « On ne se rend pas forcément compte mais les conséquenc­es sont impression­nantes. C’est un travail monstrueux qu’ont effectué les mairies pour mettre en place cette nouvelle semaine, les enseignant­s pour adapter le programme et les parents pour modifier leur rythme de vie. »

La fédération se place d’ailleurs pour un maintien de la semaine à 4,5 jours, garant d’un meilleur apprentiss­age chez les enfants selon leurs études.

Les enseignant­s pour

Une position que ne partagent pas forcément les enseignant­s, qui seraient pour un retour à la semaine de 4 jours pour 75 % d’entre eux, selon une consultati­on réalisée auprès de 30 000 enseignant­s du SNUIpp-FSU, un des syndicats d’enseignant­s. Une donnée à prendre en compte, d’autant que si le décret conserve sa forme actuelle, le directeur académique pourra décider une nouvelle organisati­on si la majorité des conseils d’école se prononce en faveur d’un retour à la semaine de 4 jours.

Les maires craignent également de voir dans un futur plus ou moins proche, les aides de l’État pour la mise en place de la semaine à 4,5 jours leur être retirées, puisque la semaine de 4 jours est désormais possible. Une suppositio­n qui paraît possible, d’autant qu’au sujet du maintien des activités périscolai­res, Emmanuel Macron a laissé entendre que le fond d’amorçage qui aide les communes pour financer les activités périscolai­res, ne serait garanti que jusqu’en 2019.

Après cette date, il pourrait être maintenu uniquement pour les communes les plus pauvres, rendant difficile le maintien des activités pour les mairies qui ne rentrent pas dans ces critères. Du côté des mairies on se prépare déjà au pire. Lundi 26 juin les élus du Pré-Bocage Intercom se réuniront pour parler des activités périscolai­res.

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