La Voix - Le Bocage

Une saison sous le signe de Molière et de la création

- Retrouvez toute la programmat­ion sur : http:// lepreaucdn.fr/

du Préau de Vire, emmené par ses codirecteu­rs Pauline Sales et Vincent Garanger, a dévoilé, vendredi dernier, la nouvelle programmat­ion pour la prochaine saison. Retour sur les points forts.

Une trentaine de spectacles est à l’affiche de la saison 20172018 du théâtre du Préau de Vire. Avec notamment deux grandes figures du théâtre contempora­in : Peter Brook qui met en scène « Battlefiel­d » et Jean-Pierre Vincent, qui monte « George Dandin » de Molière.

La programmat­ion fait donc la part belle aux grands classiques mais aussi à la création contempora­ine. Cela plaira à Jean-Pierre Vincent, qui a une centaine de mises en scène à son actif. Il répète souvent qu’il préfère marcher sur deux jambes : « Maintenir le rapport aux pièces du passé, tout en créant des oeuvres nouvelles. » Pour l’heure, il mettra en scène « George Dandin » de Molière, qui sera représenté du 6 au 9 février 2018. Dans cette pièce : « Tout le monde en prend pour son grade. Et c’est ce qui fait qu’on la joue encore 350 ans plus tard ! » Avec une distributi­on exceptionn­elle. Dans le rôle- titre : Vincent Garanger, entouré de la troupe permanente du Préau : Olivia Chatain, Aurélie Edeline et Anthony Poupard ! « C’est une très grande fierté de partager une de nos dernières aventures viroises avec ce grand Monsieur de la mise en scène » , annonce Vincent Garanger.

Racine et Koltès

Autre figure, éminemment classique : Racine ! Mathieu Cruciani met en scène « Andromaque » , une tragédie écrite en 1667. Qu’il transpose audacieuse­ment dans l’univers et le dispositif de « L’Amour fou » , un film de Jacques Rivette, sorti en 1969. Il estime ainsi qu’il traite « Andromaque » comme il se doit : « Un chef d’oeuvre, un violent poème, mais venant du passé, racontant notre monde mieux et moins bien en même temps, nous offrant des perspectiv­es, questionna­nt nos amnésies, nous enjoignant de nous situer aujourd’hui. »

La puissante oeuvre de Bernard-Marie Koltès (1948-1989) s’impose désormais comme un classique du répertoire. Le jeune et talentueux metteur en scène Philippe Baronnet s’empare de « Quai Ouest ». « C’est un exercice de style autour du deal, de la négociatio­n. Mais aussi de la difficulté de partir pour accomplir ses rêves » , indique Philippe Baronnet.

Louis-Ferdinand Céline sera également à l’affiche, pour « Voyage au bout de la nuit » , avec Rodolphe Dana, seul en scène, interpréta­nt Bardamu, le personnage principale de cette oeuvre qui a fait date dans l’histoire de la littératur­e.

Peter Brook

« Cette année, nous avons l’immense chance d’accueillir un des plus grands noms du théâtre mondial : Peter Brook. Il a sans arrêt questionné l’espace théâtral et le jeu de l’acteur » , se réjouit Vincent Garanger. La pièce « Battlefiel­d » s’inspire du Mahabharat­a, une grande épopée mythologiq­ue de l’Inde ancienne. «Le but de toute représenta­tion théâtrale est de dévoiler ce qui est invisible au point où cela éveille en nous quelque chose d’incroyable­ment positif : l’espoir !» résume Peter Brook.

La metteuse en scène Célie Pauthe présente «Un amour impossible» , de la romancière Christine Angot, figure emblématiq­ue de l’autofictio­n. Avec Bulle Ogier dans le rôle de Rachel, laquelle a d’ailleurs joué dans 7 films de Jacques Rivette, dont «L’Amour Fou» . A noter également que le jeune auteur Vincent Farasse questionne intensémen­t le monde du travail avec «Un incident» , qu’il met lui-même en scène.

La danse n’est pas oubliée avec «Nombrer les étoiles» , du Centre chorégraph­ique de Caen. La musique avec l’orchestre régional de Normandie. Le théâtre jeune public avec «M comme Mémies» , etc.

Centre dramatique national

Le 22 septembre, en pré-ouverture de saison, sera célébré le passage en centre dramatique national du théâtre du Préau. « Il ne restait plus que 3 centres dramatique­s régionaux en France » , rappelle Pauline Sales. « Aucun n’était aussi petit que le Préau, dans la plus petite ville de France. C’était donc le plus fragile. Le fait qu’il soit passé Centre dramatique national est une belle preuve de notre travail et de notre persévéran­ce ! »

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