À la découverte de la reconstruction
Mardi 13 juin, peut-être avez vous croisé un cortège de visiteurs à Villers-Bocage ? Il s’agissait d’amateurs d’histoire profitant d’une visite donnée par Patrice Gourbin, auteur de «Une métamorphose urbaine, la reconstruction de Villers-Bocage».
Et si c’est Patrice Gourbin qui mène le cortège, les participants ne sont pas inactifs. La plupart des personnes présentes étaient des enfants de Villers-Bocage, venues se souvenir du VillersBocage d’antan.
Parmi les premiers arrêts de Patrice Gourbin, la première pierre rue pasteur posé par le maire Jean Lévêque et en présence du préfet Alexandre Stirn. « Une première pierre qui bien sûr n’est pas vraiment la première » , ajoute Patrice Gourbin. L’occasion de revenir sur les hommes qui ont construit le Villers-Bocage que l’on connaît aujourd’hui, même si les rôles ne sont pas si évidents. « L’architecte en chef, Pierre Dureuil n’a rien construit dans la ville. Son rôle était de s’assurer que les constructions étaient harmonieuses, avec l’aide de son adjoint Léon Rême. »
Une ville pittoresque ?
C’est du moins l’objectif que c’était fixé l’équipe en charge de reconstruire la ville, même si cela ne saute pas directement aux yeux. « Si l’on regarde les bâtiments, on se rend compte qu’il n’y a pas une unité absolue, notamment au niveau de la façade, même si certaines différences sont minimes. »
L’un des gros morceaux de cette visite était l’église de Villers-Bocage, qui a l’époque de sa construction a suscité de nombreuses réactions. « Dans les archives, on retrouve une première version très traditionnelle. Mais à l’époque et plus précisément depuis 1905, l’Église s’est lancée dans une campagne de construction souhaitant faire de l’église un lieu moderne, qui met à distance les plans du passé pour permettre à tous les croyants d’avoir la même expérience. »
Cependant, cette modernité n’est pas du goût de tous, et notamment des critiques d’arts : « À l’époque une revue spécialisée nommée l’Art Sacré avait consacré un numéro spécial aux églises de la reconstruction, titré Voyage au pays de l’ennuie. En ce qui concerne Villers-Bocage il critiquait surtout l’éclairage, qualifié de « soucoupes volantes ». »
Le fruit d’une étude approfondie
Après l’église, direction l’ancien marché aux bestiaux, devant lequel Patrice Gourbin met fin à la visite, et revient sur le travail qu’a nécessité l’écriture de son livre. « J’ai eu l’idée de ce livre à la suite d’une étude menée par le CAUE (conseil d’architecture urbanisme environnement) du Calvados à laquelle j’ai participé. Ce qui est intéressant avec Villers-Bocage, c’est qu’elle ressemble plus ou moins à beaucoup d’autres villes de la reconstruction, et donc en même temps de revenir sur cette ville le livre permet de revenir plus précisément sur ce qu’est la reconstruction. »