La Voix - Le Bocage

Un médecin virois nommé président

Pierre-Yves Thiébault succède à André Morisot au poste de Président du Conseil de Surveillan­ce de la Fondation Raoul Follereau, dont la vocation est de lutter contre l’exclusion, qu’elle soit causée par la maladie, l’ignorance ou la pauvreté.

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Au travers de ses nouvelles fonctions, il aura notamment pour mission d’assurer la surveillan­ce et l’administra­tion de la fondation par le directoire et d’arrêter le programme d’action et les grandes orientatio­ns proposés par ce dernier. Assisté par la commission d’évaluation et de contrôle, il doit garantir la bonne affectatio­n et utilisatio­n des ressources collectées auprès des donateurs. Enfin, avec l’aide de la commission financière, il sera amené à donner son avis sur les comptes, le budget et la politique financière de la Fondation.

La nomination de Pierre-Yves Thiébault à la tête de la Présidence du Conseil de Surveillan­ce de la Fondation Raoul Follereau ne doit rien au hasard. En effet, cela fait plus de 30 ans que ce médecin, aujourd’hui à la retraite, est engagé auprès de l’organisme, dont il était d’ailleurs, depuis 2002, le Vice-Président du Conseil de Surveillan­ce.

Sa première rencontre avec l’organisati­on remonte à 1959, alors qu’il n’est âgé que de 9 ans. Pierre- Yves Thiébault, jeune louveteau à l’époque, quête pour la première fois pour la Fondation Raoul Follereau. Quelques années plus tard, ce natif de Saint-Germain-en-Laye entame ses études de médecine à Paris, avant de se spécialise­r en cardiologi­e. De septembre 1976 jusqu’à décembre 1977, il se porte volontaire dans le cadre du service national actif (VSNA) à Meknès au Maroc, où il prend la direction du service de cardiologu­e de l’hôpital Mohamed.

De retour en France, il décide d’abandonner la cardiologi­e qu’il trouve trop spécialisé pour s’ouvrir à d’autres perspectiv­es pour la santé en Afrique. C’est ainsi qu’il se convertit en léprologie et s’engage auprès de la Fondation Raoul Follereau. En 1979, il passe son diplôme de médecine tropicale et santé dans le monde à la Pitié-Salpêtrièr­e, puis s’expatrie au Mali avec son épouse Chantal.

Dans ce pays, Pierre- Yves Thiébault va occuper diverses fonctions pour la Fondation, participan­t notamment au dépistage et au traitement de maladies endémiques, telles que la lèpre ou la tuberculos­e, aux quatre coins du pays. Il dirige également une vaste campagne de vaccinatio­n contre la méningite et s’attelle à la constructi­on d’un hôpital pour malades contagieux à Gao. Enfin, il contribue à la mise en place du nouveau protocole de traitement de la lèpre (polychimio­thérapie), qui sera officialis­é par l’OMS en 1984.

Chargé de famille, il rentre en France en 1982 et choisit de s’installer comme médecin généralist­e à Vire dans le Calvados, où il restera jusqu’à sa retraite en 2016. Homme engagé, il mène de front plusieurs projets parallèlem­ent à cette activité. Ainsi, il participe à la création de la première maison de garde en milieu rural en France au début des années 2000, puis il crée et anime une structure d’accueil pour les patients souffrant de la maladie d’Alzheimer. Il s’investit également dans des actions caritative­s, dans lesquelles il entraîne sa femme et leurs 6 enfants. Et, bien sûr, il ne s’éloigne jamais vraiment de la Fondation Raoul Follereau, puisqu’il préside, de 1982 à 1992, l’associatio­n régionale d’aide aux lépreux, avant de devenir délégué de la Fondation dans le Calvados entre 1992 et 2017.

30 ans d’engagement

Membre du Conseil d’Administra­tion de la Fondation depuis 1983, Pierre-Yves Thiébault était jusqu’à présent Vice-Président de son Conseil de Surveillan­ce, poste auquel il avait été promu en 2002. Dans ce cadre, il a mené diverses missions au Mali autour du dépistage de la lèpre et de l’enseigneme­nt. D’octobre à novembre 2006, il a également réalisé l’audit des structures de la FALC (Fondation Médicale AD LUCEM), créée à Lille en 1936 pour offrir des soins de qualité aux Camerounai­s les plus démunis. Régulièrem­ent, il séjourne au Cameroun, où il aide à la mise en place de nouveaux centres de soins et effectue des visites pour s’assurer de la qualité de la prise en charge. Pour son action auprès de la FALC, il a été décoré de l’Ordre des Chevaliers du Mérite camerounai­s par le Ministre de la Santé du pays.

Aux services des plus démunis L’Afrique, son autre patrie

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Aujourd’hui, à 67 ans, il prend donc la Présidence du Conseil de Surveillan­ce de la Fondation Raoul Follereau, où il mettra son expérience de la médecine et de l’Afrique au service des causes défendues par la Fondation.

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