Ramener la faune dans les champs
Mardi 13 juin, des agriculteurs de tout le nord de la France étaient invités par la chambre d’agriculture du Calvados et l’association Agriculture SOL Vivant 14 chez Antoine Dupont, pour découvrir les couverts permanents. Le but, ramener la vie dans les c
Calvados, Manche, Orne, Sarthe ou encore Hauts- deSeine, ce sont 132 agriculteurs et étudiants qui ont fait le déplacement pour venir découvrir les initiatives du groupe Agriculture SOL Vivant 14. Pour Stéphane Berrier, animateur de l’atelier dédié aux couverts et technicien à la fédération des chasseurs, le but est avant tout de s’entendre. « On est dans la démarche de provoquer un dialogue » , explique le technicien. Avec l’aide de Etienne Duval, agriculteur qui a adopté le couvert depuis plusieurs années, il présente aux agriculteurs les intérêts des couverts permanents, une alternative aux cultures intermédiaires. Le principal avantage, c’est le retour de la vie. « Quand on laisse un couvert végétal, on s’aperçoit que c’est grouillant de vie, ça permet à la faune et la flore de se réapproprier les espaces de culture. Avec des insectes qui sont de plus en plus résistants, ramener leurs prédateurs naturels dans les champs c’est une des solutions envisageables pour une agriculture plus respectueuse de l’environnement », témoigne Etienne Duval
Rompre les cultures
Ce dernier le reconnaît d’emblée, les couverts permanents demandent de l’attention. « On a besoin de nouvelles techniques et de matériels adaptés. Il y a des échecs mais à chaque fois on perçoit le positif de chaque action, et c’est ce qui est motivant. » Parmi les principales difficultés, trouver le mélange parfait de plantes qui constitueront le couvert le mieux adapté. « Il n’y a pas de couvert type qui convient à tout le monde, ça dépend du sol mais aussi de la faune » , ajoute l’agriculteur. Si les couverts vé- gétaux sont obligatoires pour absorber l’azote du sol durant l’hiver, ce que propose le groupe Agriculture SOL Vivant 14 est plus ambitieux. « On installe des bandes de cultures, qui permettent de casser les blocs de monoculture. Cela permet aux espèces de s’installer de manière durable. Au niveau du Calvados, on installe souvent des bandes de maïs ou de betterave, allant de 24 à 36 m de large et s’installant au milieu des céréales. » Des bandes qui vont permettre aux animaux de se réfugier, et qui vont aussi attirer les insectes qui s’en prennent aux cultures.
Un soutien financier
Si Stéphane Berrier est là aujourd’hui, c’est parce que les couverts intéressent particulièrement les chasseurs, et le technicien ne s’en cache pas. Le retour des animaux dans les cultures, c’est aussi plus d’animaux à chasser. C’est ce qui explique l’aide versée par la fédération des chasseurs. « On aide financièrement les agriculteurs qui adhèrent à la fédération à hauteur de 250 € par hectare », explique Stéphane Berrier. Un coup de pouce financier qui permet de motiver les agriculteurs encore réticents. Au terme de la journée et sur les 30 questionnaires remplis, 11 agriculteurs comptaient participer à un groupe sol dans les années à venir. On progresse doucement.