La bohème des gens du voyage…
Arrivés il y a une dizaine de jours près du lycée agricole, nous sommes partis à la rencontre des gens du voyage et de leur mode de vie.
« On se différencie par notre culture » , confirme Jean-Marie Beugnet, 37 ans, le gendre de Pierre Ziegler, l’époux de Berthe Weiss. Père de 16 enfants aujourd’hui âgés de 30 à 58 ans, Pierre Ziegler est le patriarche de la famille. En raison de l’hospitalisation de sa femme à Vire, les enfants ont décidé de s’installer sur un terrain près du nouveau rondpoint situé route de Caen, avant le lycée agricole. « Il faut bien se placer quelque part. Nous avons souhaité ne pas être divisés. Nous avons eu l’accord de la mairie qui nous a mis à disposition des containers, témoins que nous sommes acceptés » , explique Jean-Marie Beugnet. Dans les années 80, des emplacements réservés ont été mis en place dans les communes de plus de 5 000 habitants. Mais pour Jean-Marie, « ils sont rapidement complets, et pour notre grande famille, c’est compliqué de pouvoir être ensemble. »
Une commune de rattachement
Durant l’année, Jean-Marie et sa famille occupent différents emplacements : « C’est très variable en fonction de nos possibilités, de nos moyens et de nos contraintes. Mais il faut savoir que nous avons tous une commune de rattachement. Auparavant, nous étions domiciliés en poste restante. Maintenant, nous avons une adresse, en ce qui nous concerne, elle est basée au CCAS de Vire. Notre courrier concernant entre autres nos allocations familiales arrive à cette adresse. Nous passons beaucoup de temps sur Vire et plus encore en cette période en raison de la santé de ma belle-mère » , souligne Jean-Marie. Quant à Izae, un autre gendre du patriarche, il est originaire de Flers et rentre de Saint-Tropez. Il vit aussi régulièrement sur Granville et Vire : « Ceci dépend de nos activités. Moi-même, je suis à mon compte dans le nettoyage de façade et d’élagage. Je me déplace en fonction du travail. » « Il est vrai que les gens ont peur de nous. Une réaction normale quand on ne connaît pas les gens. Certains propriétaires, comme Georges Legoupil et son épouse, nous accueillent chaleureusement. Dans l’ensemble, l’accueil se fait assez bien. Nous possédons un carnet de circulation et une carte d’identité de rattachement à une commune » , relate le gitan Jean-Marie qui explique ne pas se sentir différent du peuple sédentaire. La grande différence étant que « nous passons notre vie dans les caravanes et en pleine nature ! »
« Dans l’ensemble, l’accueil se fait assez bien »