Le Bocage, nouvelle terre d’accueil des abeilles
François Clavagnier et Madalen Touret, un couple d’ingénieurs en agriculture, vient de se lancer dans l’élevage d’abeilles et la production de miel en plein coeur du Bocage.
Montchauvet. Originaire de l’Isère, François Clavagnier vient de se lancer avec sa compagne, dans une activité plutôt inédite sur le territoire. Âgé de 29 ans, ce petit-fils d’apiculteur, diplômé de l’institut polytechnique UniLaSalle (exEsitpa) de Rouen, a travaillé durant 2 ans à Toulouse en tant que chargé d’élevage et sélection pour l’Association de Développement de l’Apiculture en Midi-Pyrénées (ADAM). Des années formatrices pour le jeune homme, au contact d’apiculteurs professionnels, qui a pu développer ses connaissances sur l’abeille et ses différentes génétiques. Suite à sa rencontre avec Madalen, ingénieure spécialisée en production animale et agro-écologie, le couple réfléchit à un projet axé autour des abeilles. « Passionnés par cet insecte, nous souhaitions créer notre propre activité apicole. Par ailleurs, nous avons ressenti le besoin de revenir près de nos familles. Nous nous sommes tournés vers la Normandie, région d’origine de Madalen, où nous avons racheté un corps de ferme à proximité de l’exploitation de ses parents. Une façon de joindre l’utile à l’agréable », indique François. Suite à une première expérience enrichissante à Toulouse où les sollicitations se font nombreuses, le couple décide de rapatrier en octobre 2016, une centaine de ruches de la ville rose à Montchauvet, chez les parents de Madalen. « Certes, la Normandie n’est pas un secteur favorable à l’apiculture mais les ruches installées chez mes beauxparents ont donné des résultats satisfaisants. Même si les rendements sont moindres, nous avons réussi à produire du miel et les essaims se sont développés », assure François. Ainsi, en mai dernier, les deux ingénieurs ont commencé leur activité en se lançant dans l’élevage et la sélection d’abeilles. « Nous avons installé 600 ruches dans tout le territoire. Nous avons réparti les emplacements tous les 2,5 kilomètres autour de notre exploitation afin de saturer une zone avec nos abeilles mâles, plus communément appeler bourdons. Sur un rayon de 10 km, toutes les femelles que nous avons élevés, notamment des reines vierges, vont rencontrer nos mâles et vont se reproduire. C’est ce que l’on appelle la fécondation dirigée », dévoile Madalen. Pour le moment, 400 ruches sont réservées à l’élevage tandis que les 200 autres sont destinées à la production de miel. Des essaims, composés de 3 cadres de couvains et 2 cadres de provisions, seront proposés à la vente pour les particuliers qui souhaitent produire leur propre miel. Cependant, les apiculteurs ont décidé de travailler avec une seule espèce d’abeille, la carnica. « Nous l’avons sélectionné pour son absence d’agressivité, ce qui nous permet de travailler sans gants et donc de manipuler avec délicatesse pour le bien-être de l’insecte. De plus, la carnica est réputée pour ses critères de rusticité et sa productivité. C’est la race parfaite pour s’adapter à l’environnement normand », explique François. Pour lui et Madalen, ce n’est que le début d’une longue aventure bourdonnante qui s’annonce. « Nous souhaitons développer l’apiculture en Normandie afin de transmettre notre passion. Nous allons mettre en place des formations à partir d’avril prochain afin de faire découvrir notre univers au plus grand nombre. »
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