Les Carmélites se dévoilent…
Au coeur de la forêt de Saint-Sever se trouve le Monastère du Carmel. Un endroit de prières, une communauté qui se compose de 10 Carmélites âgées de 44 à 86 ans dont une Prieure, soeur Joëlle. Nous sommes partis à leur rencontre…
Une vie choisie et un appel du Seigneur pour chacune de ces dix Carmélites. Vêtues d’un habit religieux, une longue robe marron et un voile, elles nourrissent leur vie de prières par la lecture priante de la Bible. Même si elles suivent un horaire régulier, les journées ne se ressemblent pas toutes.
À l’Angélus de 7 h, les Carmélites se retrouvent dans la chapelle dédiée à Notre Dame des Anges pour le premier acte en commun. C’est l’Oraison silencieuse, une heure de prière dans le silence « toutes avec le Seigneur » , explique la Prieure Soeur Joëlle.
À 8 h 30, la communauté chante l’office des Laudes (30 minutes environ). Après quoi, dans leur cellule, chacune prend une heure de lecture spirituelle, c’est le Lectio.
Leurs sources de revenus
À 10 h, chacune s’occupe des tâches qui lui sont confiées dans la maison : ménage, lessive, cuisine, répétition de chant ou activité dans les ateliers. Ces différents ateliers permettent à la communauté de vivre, c’est une source de revenus. Ce travail se fait sur place, dans l’enceinte du Monastère en respectant le silence. Il existe différents ateliers. Celui des CD audio consiste à réaliser les CD (fabriquer le master, dupliquer en nombre d’exemplaires souhaité et confectionner la jaquette.) Cet atelier propose un grand nombre de titres de conférences ou retraites spirituelles. Il est possible de se les procurer sur le site www.atelierducarmel.com.
Le second atelier qui existe depuis 2013, consiste en la réalisation de faire-part classique de mariage et de naissance, de cartes de visites et remerciements, avec un beau choix de couleurs et de papiers de création. « Les clients sont des personnes qui attachent de l’importance à faire vivre une communauté monastique » , relate la Soeur Aline-Agapè.
Un troisième atelier concerne la confection d’albums de mandalas : dessins centrés et cartes à colorier. Initialement destinés au milieu scolaire, ces albums s’adressent non seulement aux enseignants, parents mais aussi aux accompagnants, art-thérapeutes, soignants et animateurs de groupe qui désirent s’initier à cette pratique particulière de recentrage et de rééducation. Il est possible de se les procurer sur le site www.hermitage-atelier.com.
Une vie consacrée à la prière
D’autres propositions ont vu le jour ces dernières années : telles que des petits carnets spirituels, des neuvaines, et des pochettes de papier à lettres. Autant de produits monastiques que les soeurs carmélites mettent en vente dans leur monastère ou sur les sites précédemment cités.
Communion et échanges
A 11 h 30, la communauté se retrouve pour l’Eucharistie appelée aussi l’office du milieu du jour en l’absence de prêtre. Ce temps de prière au centre de la journée rassemble toute la vie au Carmel et permet aussi de rejoindre tout travail humain et de l’offrir dans la prière.
Le repas du midi s’effectue au réfectoire en écoutant une lecture faite par une soeur ce qui permet de reprendre des forces avant la reprise du travail l’aprèsmidi. A 17 h 30, la cloche sonne à nouveau pour l’office des vêpres suivi à nouveau de l’oraison, l’heure de prière silencieuse comme le matin. Après le dîner, les soeurs se retrouveront pour un temps de détente et d’échange de nouvelles locales, nationales et internationales avant le dernier office de la journée nommé l’office des complies, confiant à Dieu la nuit qui vient.
« Le Carmel est un ordre cloîtré. La clôture est l’expression de notre retrait pour une vie de prière dans le silence et la solitude. Nous restons sur place, mais toujours en lien avec la vie du monde par le biais de la prière. Ainsi l’espace limité n’est pas une contrainte mais une condition pour créer un climat favorable au recueillement » , assure Soeur Joëlle. « Ce sont les conditions d’une vie choisie à la suite du Christ et avec des soeurs. Comme toute vie communautaire, ce n’est pas facile tous les jours. Mais la vie fraternelle vaut le coup d’être vécue… Elle nous fait faire un vrai chemin spirituel et humain. »
En effet, « toutes doivent être amies » , disait sainte Thérèse d’Avila, religieuse espagnole, réformatrice de l’Ordre du Carmel au XVIe siècle, sainte et docteur de l’Église. Soeur Aline- Agapè ajoute : « Oui cette phrase est un appel fort pour la vie communautaire, il ne faut exclure personne, disait autrement sainte Thérèse de Lisieux. » Institutrice jusqu’à l’âge de 30 ans, Soeur Aline est entrée au Carmel en 2001 : « C’est le Seigneur qui nous appelle. C’est le coeur de notre vie, c’est Lui qui nous fait vivre. On vit de Foi » , confirme-t-elle. « Cette vie n’a de sens que si c’est une réponse à un appel du Seigneur, il n’y a pas d’autres raisons » , confie Soeur Joëlle.
Et la retraite ?
Silence et solitude
À Soeur Joëlle de répondre : « Il n’y a pas vraiment de retraite au Carmel car nous demeurons Carmélites toute notre vie et même au-delà… »