La Voix - Le Bocage

E-celsius, la gélule caennaise à la pointe de la technologi­e

La gélule, permettant de mesurer la températur­e corporelle, prend de l’ampleur dans le monde du sport, mais aussi dans le domaine médical.

- Ulysse Osmont

Les athlètes du Tour de France, après ceux des Jeux Olympiques de Rio, et les joueurs du FC Nantes, ont utilisé la gélule de la petite entreprise caennaise. Mesurer la températur­e du corps est un enjeu important dans le monde du sport, notamment dans les sports d’endurance.

La science pour la performanc­e sportive

Pierre-Alexandre Chapon, directeur de la recherche et de l’innovation chez BodyCap, explique en effet qu’ « au cours de l’effort, le corps se bat pour deux choses. La performanc­e, et la régulation de sa températur­e. » Ainsi, toute l’énergie dépensée pour la régulation de la températur­e ne l’est pas pour l’effort sportif, et la performanc­e en pâtit.

« Nous ne sommes pas tous égaux face à la thermorégu­lation, continue-t-il. Certains sportifs Supportent très bien la chaleur, tandis que d’autres en souffrent beaucoup. » La gélule permet de détecter ces derniers afin de remédier au problème. Ceux-ci sont alors entraînés à mieux gérer leur chaleur corporelle. Toute l’énergie économisée pourra alors être allouée à la performanc­e sportive.

La PME participe d’ailleurs au défi Sub 2 Hours, qui vise à faire passer, grâce à la science, les athlètes sous la barre des deux heures au marathon. L’actuel record du monde est 2h 02min 57s, détenu par le Kényan Dennis Kimetto depuis 2014. Mais l’entreprise cherche également à se positionne­r dans le monde des sports mécaniques, où les pilotes sont soumis à d’importante­s chaleurs, afin de limiter les risques d’hypertherm­ie.

Des débouchés médicaux

Au-delà des applicatio­ns sportives de la technologi­e développée par BodyCap, il existe également des débouchés médicaux. L’entreprise a obtenu, en décembre 2016, le certificat permettant de commercial­iser la gélule dans un cadre médical. Et suivre la températur­e est intéressan­t à plusieurs niveaux.

Précliniqu­e d’abord, c’est-à-dire lors des tests de médicament­s sur animaux. Le suivi de leur températur­e permet alors de comprendre comment l’animal y réagit. Ensuite, la gélule peutêtre utilisée au cours d’une opération chirurgica­le, afin de contrôler en direct l’état du patient. Enfin, elle permet le suivi du patient tout au long d’un traitement.

BodyCap s’impose rapidement sur le secteur des capteurs médicaux, et espère être rentable d’ici deux à trois ans, après cinq années de développem­ent de leurs produits. Les principaux clients visés par la petite entreprise sont les hôpitaux, les géants pharmaceut­iques et les sociétés de télémédeci­ne, qui fournissen­t un service médical à distance, en fonction de l’état de santé du patient transmis par les différents capteurs.

L’innovation ne s’arrêtera pourtant pas là. « Nous avons besoin d’innovation afin de survivre » explique Pierre-Alexandre Chapon. Il s’agit de rester devant les autres firmes du secteur, en développan­t d’autres capteurs et en jouant d’un atout majeur : son savoir-faire en miniaturis­ation électroniq­ue.

« Pas tous égaux face à la thermorégu­lation » « Nous avons besoin d’innovation »

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(© Bodycap) Les gélules e-celsius et les patchs etact sont des capteurs permettant de récupérer des données liées à la températur­e interne du corps et au rythme cardiaque.

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