Le cheval dans la peau
Installés depuis 6 ans, Antoine et Caroline Lanoy ont fondé l’écurie El Duende. Une manière pour le couple de partager ensemble leur adoration pour les chevaux.
Le Theil-Bocage. Ils vivent leur passion comme des professionnels. Animés par l’amour des chevaux, Antoine et Caroline Lanoy ont décidé de consacrer leur vie à cet animal dont ils se sont épris pendant leur enfance. Originaire d’Évreux, Antoine, 37 ans, est tombé dedans quand il était tout petit. « Je fais du cheval depuis 1985. Mon père qui était médecin a soigné le directeur du centre équestre de Conches-en-Ouche (HauteNormandie). Suite à leur rencontre, j’ai pu bénéficier d’un stage dans ce centre équestre et ce fut un véritable déclic » , se remémore le trentenaire. C’est à la faculté des sciences du sport qu’il rencontre sa future compagne, Caroline. Tout comme lui, la jeune femme de 35 ans originaire de Bernières-sur-Mer, a baigné dans l’univers équestre dès son plus jeune âge. « J’ai commencé l’équitation à 11 ans » , se souvient Caroline. « C’est lors d’une balade en vacances dans le Var que j’ai eu le coup de foudre pour les chevaux. Dès notre retour en Normandie, mes parents m’ont inscrit au centre équestre de Saint-Aubin-sur-Mer où j’ai passé mes galops. Je me suis également adonnée à différentes disciplines comme le dressage et le CSO. »
Une écurie nommée El Duende
À la recherche de calme et de tranquillité pour exercer, c’est à La Clémentière, au Theil-Bocage, que le couple décide de fonder en 2012, sa propre écurie, El Duende. « En espagnol, el duende est synonyme de tact. Lorsque je travaillais à la ferme Saint Eloy au MolayLittry, ma patronne disait de moi que j’avais le feeling avec les chevaux. Par ailleurs, un cheval s’appelait el duende. D’où l’idée de nommer notre écurie de la sorte » , se rappelle Caroline. Spécialisés dans l’équitation de haute école, un mode de dressage qui prend en compte le bien- être de l’animal, les deux passionnés se lancent aussitôt dans le spectacle équestre. « Le premier a eu lieu au club de Carville puis nous avons enchaîné les spectacles à travers la BasseNormandie, en passant par le château de Maltot, le MontSaint- Michel ou encore le haras national de Saint-Lô » , indique Antoine. Pour les accompagner dans leurs péripéties, le couple possède 5 chevaux. « Nous avons acquis le premier, 4 mois après notre rencontre. Il s’agit de Poesting, un frison noir, aujourd’hui âgé de 15 ans. C’est la vedette de l’écurie puisqu’il a participé à tous les spectacles » , explique Caroline. Puis viendra Valiente, un pur-sang lusitanien de 8 ans, « sûr de lui et bien dressé » comptant 4 spectacles à son actif. Le reste de l’écurie est composé d’un frison et de 2 pures races espagnols, arrivés il y a peu et en cours de travail. « Posting et Valiente sont nos deux chevaux de tête. Nous les utilisons dans les spectacles en évitant tout stress même si parfois l’environnement ne leur est pas favorable. Mais généralement tout se passe bien » , détaille Antoine.
Des spectacles mêlant technicité et émotions
L’écurie El Duende crée intégralement ses spectacles. Caroline Lanoy est en charge du scénario, de l’organisation des tableaux ainsi que de la musique tandis que son concubin s’occupe de démarcher les sites dans lesquels ils évolueront. Le 3 août dernier, le duo s’est rendu au haras national de SaintLô pour présenter son spectacle, intitulé Maria. « Il s’agit d’un spectacle retraçant l’histoire d’une danseuse de flamenco avec ses espoirs et ses rêves, évoquant ses moments d’hésitation, d’apprentissage et ses relations amoureuses » , indique Caroline. Sur scène, ils étaient accompagnés de l’écurie de Navarre (Cherbourg), d’une danseuse de Flamenco, Léonie Héroux et d’un guitariste, Christophe Cardon. L’objectif étant de combiner équitation et danse, rythmées par la musique andalouse et des sonorités plus contemporaines. « Nous faisons en sorte que les gens soient interpellés par un thème en mêlant différents univers. Notre but est de véhiculer des émotions et de toucher le plus grand nombre de personnes possible. Pour cela, la grâce et la beauté sont privilégiées. On essaie d’allier force et élégance, un peu comme un danseur étoile » , révèle Antoine. Quoi qu’il en soit, la confiance est mutuelle entre le cavalier et sa monture. « Le plaisir des chevaux passe avant tout. On ne fera pas le spectacle de trop avec nos animaux mais nous les garderons quand même lors de leur retraite. » Concernant l’avenir, le couple ne manque pas de sollicitations et a quelques projets en tête comme participer aux Médiévales de Bayeux en 2018 ou faire revivre les châteaux de la région à travers des spectacles. Une chose est sûre, avec Antoine et Caroline, les chevaux ont trouvé un havre de paix.