La Voix - Le Bocage

Un job d’été au service des autres…

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Arrivé tout droit du Bénin à Vire début juillet, le Père Johannes-Baptisto Kouassi est venu « soutenir et encourager mes confrères prêtres dans leur écrasante tâche pastorale en les aidant pour la célébratio­n de quelques offices (messes, inhumation­s et baptêmes) » qui pleuvent surtout pendant les vacances d’été. Rencontre.

Vire.

C’est à l’âge de 8 ans que le jeune Johannes-Baptisto Kouassi demande à ses parents d’aller au séminaire.

Les parents, surpris, pensent d’abord que leur fils souhaite fuir le Certificat d’Etude Primaire et l’examen d’entrée en 6e. Ils exigent alors qu’il poursuive en CM2 et qu’il obtienne le Certificat puis l’examen d’entrée en 6e. Le jeune Johannes réussit et obtient son diplôme. Et c’est parti pour 4 ans d’études, de la 6e à la 3e. Il obtient son Brevet des collèges mais Johannes a trouvé sa voie. Sa mère, YvetteJean­nine, et son père, FrançoisXa­vier, ont toujours souhaité une vie de couple entouré d’enfants pour leurs progénitur­es. Mais Johannes est persuadé que c’est une autre vie qu’il désire. Après l’obtention de son Baccalauré­at (avec l’Anglais en première langue et Latin en seconde), il entre au séminaire. Celui-ci débute par trois années de philosophi­e, 4 années de théologie, et une année de stage à l’Evêché de Lokossa (Bénin).

Une période difficile

Mais une période difficile est en train de se vivre au Bénin du fait d’un système politique difficile où l’Église est persécutée de 1972 à 1990 et d’un contexte social qui ne donne aucune considérat­ion à ceux qui ont décidé de ne pas se marier. De plus, « le fait de s’engager dans cette voie vous prive de revenus substantie­ls. » Mais le Père Johannes-Baptisto Kouassi ne baisse pas les bras. Il confie que son père lui disait : « Si tu suis une voie, il faut aller jusqu’au bout. Quand deux voies s’ouvriront devant toi, il faut prendre la plus difficile. »

Un grand jour

Le 27 novembre 1988, Johannes- Baptisto Kouassi est ordonné Prêtre par le Cardinal Joseph Tomko. Soutenu par le Père Raoul, actuelleme­nt prêtre à Vire, il commencera ses premières aventures presbytéra­les qui le conduiront à l’Évêché où il sera d’abord au secrétaria­t, puis chargé de l’aumônerie des séminarist­es du Diocèse, enseignera l’Anglais dans un collège d’aspirantes religieuse­s. Après 13 ans de service, le Père Johannes reprend les études supérieure­s à l’Institut catholique de Paris pendant 3 ans. De retour au Bénin, il est nommé Curé fon- dateur de la paroisse NotreDame de la Divine Miséricord­e à Come. L’an prochain, il fêtera 30 années de vie sacerdotal­e. Et cet été, il a choisi de revenir en France. « C’est l’occasion pour moi d’entrer dans un autre système pastoral différent de celui que j’ai toujours pratiqué dans mon pays. C’est très enrichissa­nt de voir comment d’autres confrères conduisent leur pastorale. On apprend toujours des choses nouvelles ce qui permet de perfection­ner progressiv­ement l’apostolat qui se fait sous les tro- piques. Nous ne manquons pas de faire du tourisme, de découvrir le passé d’un peuple, son savoir-faire et le pouvoir-être de nombreuses génération­s qui ont bâti ce pays, la France. »

Un retour vers le Bénin

Après deux mois de randonnée apostoliqu­e, le Père Johannes s’apprête à regagner son pays natal pour lancer la nouvelle année pastorale. « Les Normands sont accueillan­ts, simples, sincères et directs. J’ai eu la chance de me retrouver aux côtés du Père Philippe Cenier qui m’a positiveme­nt très marqué avec ses vicaires Pères François et Raoul par leur vie spirituell­e, leur solidarité fraternell­e et leur engagement apostoliqu­e. » Très ému, le Prêtre Béninois conclut : « C’est heureux de fouler ce sol de la Normandie d’où sont partis beaucoup de missionnai­res pour notre pays. »

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