Le roi de la petite reine
A 70 ans au Mondial de cyclisme
Il est encore sur la route. En remontant de Marseille à bord de son camping-car, Daniel Benoist a quelques minutes à l’heure du déjeuner pour répondre à nos questions par téléphone. Car l’ancien virois qui travaillé durant 28 ans au lycée Curie comme chauffagiste, ne pose jamais plus ou presque, un pied sur sa terre bocaine.
Un nouveau cap
Il faut dire que l’heure de la retraite ayant sonné, il en profite pour assouvir sa passion : le cyclisme. Si durant de longues années, il a participé aux courses de la région sous les couleurs du VCB dès 1963, puis des clubs de Seine-Maritime en passant par Sourdeval puis Landelles avec l’UCL (dont il est encore membre du bureau), aujourd’hui, il a franchi un cap. Les contraintes familiales et professionnelles ayant disparu. Une autre vie a vu le jour.
« C’est simple je cours tous les week-ends dans des courses et je m’entraîne tous les jours. En moyenne, je fais 23 000 km par an. Ce qui me plaît c’est la compétition et ce qui me motive c’est l’envie de gagner » , explique Daniel Benoist. À 70 ans, l’implication reste totale et la forme physique du sportif est au top. Pour preuve, il vient d’acquérir un scooter. Il suit sa femme qui conduit l’engin sur les petites routes de France et s’arrête seulement « lorsque je suis prêt à exploser. C’est un bon moyen pour remonter le niveau » , confie-t-il humblement.
Pour gagner
Ainsi le cycliste a su faire la différence avec les autres dans sa catégorie Master 9 et lorsque le physique fait défaut, le mental prend le relais ou plutôt le savoirfaire. « Lorsque les jambes ne sont pas là, il faut savoir courir malin. À mon âge, ce qui compte c’est le départ. Il ne faut pas le rater » .
Et les bons départs ne manquent pas. Lors du championnat de France qui s’est déroulé à Marseille le 4 août dernier, il a fait une 10e place sur 30 au contre-la-montre. On peut noter qu’en mai, à l’Albigeoise, il est arrivé 13e à la course en ligne (574 coureurs sur la ligne de départ). Le Bocain a dû apprendre à pédaler sous des températures très élevées. « En plein soleil, ça peut monter à 60°. Moi, je n’ai pas besoin de boire particulièrement. Je m’entraîne simplement pendant 8 jours à faire du vélo en plein soleil » .
C’est donc pour gagner que Daniel Benoist est allé à la coupe du monde qui se déroulait en Autriche dès le samedi 19 août et pour 8 jours. Un événement qui rassemble des coureurs d’environ 37 pays dont la Russie et les États-Unis.
Il enchaînera ensuite avec les championnats du monde qui se dérouleront à Albi, le 27 août prochain.
La fin de l’année ne sera pas plus calme pour Daniel Benoist. Il participera au championnat du monde de cyclo- cross en Belgique le 3 décembre. « Je suis sollicité par les organisateurs. Ça fait plaisir et donc j’y retourne » , assure-t-il avant de reprendre la route.