La Voix - Le Bocage

Vire : les infirmière­s de l’hôpital ne seront pas indemnisée­s

Quatre infirmière­s-anésthésis­tes qui travaillai­ent à l’hôpital de Vire entre 2008 et 2012 ont été déboutées par le Conseil d’État de leurs demandes indemnitai­res.

- CA / PressPeppe­r

Vire. Elles réclamaien­t chacune près de 100.000€ pour des centaines d’heures d’astreinte, qui selon elles, auraient dû être payées comme des heures de travail effectif. En décembre 2015, le tribunal administra­tif de Caen leur avait donné tort. À nouveau, le Conseil d’État se prononce en défaveur de ce complément d’indemnisat­ion.

Lors de la création du SMUR de Vire en 1997, un système de gardes et d’astreintes s’est mis en place afin d’assurer le fonctionne­ment du service jour et nuit. Entre 8 h et 23 h, durant le temps de travail effectif, le personnel doit être présent sur place et entre 23 h et 8h du matin, c’est un système d’astreinte qui prend le relais. Le personnel peut rentrer chez lui et revenir en cas d’appel. Dans le cas du personnel anesthésis­te, un logement est également mis à leur dispositio­n au sein de l’hôpital, pour celles et ceux qui habitent trop loin.

C’est sur ce point que quatre infirmière­s- anesthésis­tes ont saisi le tribunal administra­tif de Caen en 2015, puis le Conseil d’État en 2017. Les quatre profession­nelles diplômées d’État, étaient dans l’obligation d’utiliser le logement mis à dispositio­n, « compte tenu de la brièveté du temps d’interventi­on exigé » . Le tribunal et le Conseil d’État ont bien noté que les intéressée­s « n’avaient d’autres possibilit­és que d’effectuer ces périodes dans ce logement » .

Un logement de fonction

La loi indique cependant que la période d’astreinte « s’entend comme une période pendant laquelle l’agent, qui n’est pas sur son lieu de travail et sans être à la dispositio­n permanente et immédiate de son employeur, a l’obligation d’intervenir pour effectuer un travail au service de l’établissem­ent » . En restant pour leurs astreintes dans le logement de fonction, les quatre infirmière­s-anesthésit­es estiment avoir été « à la dispositio­n permanente et immédiate de l’employeur » , ce qui implique une rémunérati­on bien supérieure.

Mais le Conseil d’État, comme précédemme­nt le tribunal administra­tif de Caen, en a jugé autrement. Selon la plus haute juridictio­n administra­tive, même si les infirmière­s n’avaient d’autres choix que d’utiliser le logement mis à leur dispositio­n, « elles n’étaient pas à la dispositio­n immédiate de l’employeur. Elles pouvaient, en dehors du temps d’interventi­on, vaquer librement à des occupation­s personnell­es » , même dans ce logement qui n’était pas le leur. Leurs demandes indemnitai­res ont donc également toutes été rejetées.

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Entre 8 h et 23 h, durant le temps de travail effectif, le personnel doit être présent sur place et entre 23 h et 8h du matin (photo d’archives).

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