La Voix - Le Bocage

Vent de fronde chez des élus de l’ex-Condé Intercom

Après le premier édile de Pontécoula­nt, c’est au tour des maires de la Villette et Saint-Denis-de-Méré de monter au front contre les décisions De la Vire au Noireau notamment sur les attributio­ns de compensati­ons.

- M.T

Un peu plus de 10 mois après le mariage, la grande intercommu­nalité De la Vire au Noireau est- elle en train de voler en éclats ?

Pour ceux et celles qui assistent aux conseils communauta­ires, il n’est pas rare de voir, à chaque fois ou presque, des élus de l’ex-Condé intercom contester les choix De la Vire au Noireau.

Il y a quelques jours, c’était Jean-Pierre Mourice, le maire de Pontécoula­nt, au sujet du Spanc ( voir OC du jeudi 5 octobre). Maintenant, c’est au tour de Jean-Pierre Binet, maire de SaintDenis-de-Méré et Daniel Bréard, maire de la Villette.

Ce dernier ne mâche pas ses mots et parle même de « trahisons » quand il évoque les attributio­ns de compensati­on dans le cadre de la fusion.

« Fin 2016, on nous a promis qu’elles seraient équilibrée­s et qu’il n’y aurait pas de perdants et pas de gagnants. »

La Commission locale d’évaluation des charges transférée­s (Clect) qui procède à l’évaluation du montant des charges et recettes transférée­s à l’EPCI et qui s’est appuyée sur un cabinet a rendu un premier rapport en février 2017.

« La Villette se retrouvait avec une attributio­n de compensati­on positive de 5 660 €. » De quoi satisfaire Daniel Bréard.

« On nous a dit que ce chiffre n’était pas définitif et qu’il pouvait y avoir une petite différence. »

Mais le 19 septembre dernier, c’est la surprise. « Cela a eu l’effet d’une bombe. Finalement, nous avons une attributio­n de compensati­on négative à hauteur de 19 916 € », rage le maire de la commune isolée.

Cette somme correspond à un quart du budget de la commune de 225 habitants. « Nous avons zéro endettemen­t et pas d’emprunt. La constructi­on du lotissemen­t communal se fera » , rassure le maire qui se targue d’avoir « une gestion en bon père de famille » de sa commune depuis 2008.

D’un autre côté, il s’étonne de voir « l’attributio­n de compensati­on de Condé-en-Normandie augmenter. Chercher l’erreur ? ».

Le maire de La Villette s’adresse directemen­t au président De la Vire au Noireau. « Je veux avoir accès à ces chiffres dans les détails » et lance à Marc Andreu Sabater : « Toute erreur mérite une réparation. »

« Un dictat » pour Jean-Pierre Binet

Pour le maire de Saint-Denisde-Méré, commune isolée également : « À ce jour, fort de 50 000 habitants, cette nouvelle organisati­on ressemble à une coquille vide. À quoi sert-elle, elle profite à qui ? »

Pour l’élu : « La gestion des affaires économique­s de l’urbanisme, tourisme, aménagemen­t de l’aire d’accueil des gens du voyage, collecte et traitement des ordures ménagères sont donc les compétence­s obligatoir­es auxquelles il faut rajouter le pôle santé de Condé, favorisant donc principale­ment les communes urbaines en laissant de côté les rurales. Nous avons récupéré toutes les compétence­s et donc les fonctionne­ments et dépenses qui vont avec le scolaire, la voirie, les affaires sportives et depuis peu le Spanc. »

Jean-Pierre Binet pointe « le désintérêt total du rural est flagrant et par la même occasion on veut faire disparaîtr­e les petites communes en les étouffant financière­ment. Pour Saint- Denis- de- Méré, on nous demande une participat­ion financière de 50 000 € pour abonder au fonctionne- ment de cette intercommu­nalité. En retour, nous n’avons absolument rien.

C’est un véritable scandale, mais malheureus­ement, nous avons les mains liées et devons subir ce dictat » .

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Daniel Bréard, Jean-Pierre Mourice et Jean-Pierre Binet contestent les dernières décisions De la Vire au Noireau.

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