La Voix - Le Bocage

Le week-end, il brasse la Valdal à Pierres

En semaine, il conçoit des silos en acier ; le week-end, il brasse de la bière dans son petit atelier à Pierres. Depuis quelques jours, les habitants du Bocage vasséen découvrent la Valdal, une mousse locale et originale.

- Audrey Chevallier Brasserie Valdal : à Pierres. En vente notamment à l’épicerie Du Verger au potager, au 19, place du Colonel-Candau, à Vassy. Antoine Morandeau tiendra un stand lors du marché de Noël de Vassy, dimanche 3 décembre. Plus d’informatio­ns su

Pierres.

Les adeptes du Bocage vasséen ont dû faire preuve de patience. Depuis quelques jours, l’épicerie Du Verger au potager accueille sur ses étagères Valdal, une marque de bières originales brassées à Pierre.

Derrière elle, Antoine Morandeau, Calvadosie­n d’adoption. « Il y a 10 ans, dans le cadre de mes études, j’ai fait un stage dans un laboratoir­e aux ÉtatsUnis. Mon maître de stage était fan de bières. Il m’a initié aux styles locaux » et lui a surtout transmis sa passion.

De retour en France, il achète sur le Net des kits de brassage et fabrique ses premières bières aidé par ses petits frères. Un second voyage aux États-Unis quelques années plus tard finit de le convaincre : il va créer sa petite entreprise. « J’ai encore fait beaucoup de découverte­s. Là-bas, ils font pas mal de craft beer. L’idée, c’est d’innover, d’utiliser de nouveaux ingrédient­s. Ils osent ! »

À 31 ans, Antoine Morandeau cumule aujourd’hui deux casquettes : du lundi au vendredi, il travaille à Caen, dans une entreprise spécialisé­e dans la constructi­on de silos en acier. Le week-end, il conçoit de nouvelles recettes, met en bouteilles, étiquette et livre ses produits. « Il me faut 6 à 8 semaines pour faire une bière. Je prends un peu plus de temps car j’y travaille un à trois week-end par mois. »

100 à 200 l par mois

C’est chez ses beaux-parents, à Pierres donc, que le Basque d’origine crée son atelier « dans une petite dépendance retapée » . Née il y a un peu plus d’un an, Valdal fait ses premiers pas en toute discrétion. « Je n’en vis pas. Je brasse entre 100 et 200 l par mois ce qui fait de moi le plus petit brasseur normand » , sourit-il désolé d’être régulièrem­ent à cours de marchandis­e. Jusqu’alors vendue en direct ou dans deux points de vente caennais, sa bière a déjà largement rencontré ses adeptes. Et la mise en place d’un revendeur à Valdallièr­e devrait confirmer ce succès. « Je brasse 50 l par 50 l. L’intérêt est que je peux changer de recettes, créer des brassins personnali­sés pour les mariages, les anniversai­res… » Car des idées, le trentenair­e en a plein la tête. En ce moment, il travaille avec un herboriste de Saint-Jean-leBlanc ; demain vous dégusterez peut-être une bière au lierre terrestre ou à achillée millefeuil­le.

Brasser comme un passionné

Au miel, au piment d’Espelette, au thé Earl grey ou encore à la menthe, ses mousses se démarquent par leur originalit­é et « la richesse de leurs arômes » . « Je m’inspire de livres, de ce que je lis sur Internet, j’assemble, je goûte… Il y a une ou deux nouvelles recettes par mois » mais Antoine Morandeau a sa petite chouchoute : la Foa qui signifie renard en vieux normand et qui a inspiré le logo de la marque. « C’est une bière rousse houblonnée sans prétention et assez consensuel­le. »

S’il aimerait en faire son métier, le brasseur sait que, même si les retours sont très encouragea­nts, la route sera longue. « Il y a plein de facteurs familiaux, profession­nels, économique­s à prendre ne compte… Aujourd’hui, je brasse comme un amateur, comme un passionné. Mon investisse­ment financier n’est pas négligeabl­e et, dès qu’on veut faire du volume, cela va très vite. Pour l’heure, je veux seulement faire de la bonne bière et, à terme, pourquoi pas en passer en bio. »

« L’idée, c’est d’innover »

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À 31 ans, Antoine Morandeau cumule aujourd’hui les casquettes : du lundi au vendredi, il travaille à Caen, dans une entreprise spécialisé­e dans la constructi­on de silos en acier. Le week-end, il brasse sa bière à Pierres.

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