Pour un Villers plus naturel
Mardi 17 octobre les habitants de Villers-Bocage étaient conviés à une réunion publique concernant l’application du plan zéro phyto en ville. Une application qui aura pour conséquence de donner un autre visage à la ville, mais pas forcément plus négligé.
« Pour obtenir un résultat à la hauteur de celui obtenu avec les produits phytosanitaires, il faut multiplier le temps de travail par 10 ou par 15, ce qui implique donc d’embaucher et de ce fait d’augmenter les impôts. »
C’est par ce constat que Marc Hébert, maire de Villers-Bocage a commencé la réunion publique concernant l’application du plan Zéro Phyto au sein de sa ville. Un constat qui a conduit la municipalité, après deux ans de travail conjoint avec les services techniques, à choisir la gestion différenciée.
« Cela consiste à entretenir les espaces autant que nécessaire et aussi peu que possible »
, nécessitant ainsi une vision non plus générale mais particulière, et donc une séparation en différents secteurs détaillée par Eric Esnault.
5 secteurs, 5 paysages
Le premier de ces secteurs baptisé espace horticole correspond à l’axe principal de VillersBocage, c’est-à-dire en grande partie à la rue Georges Clemenceau.
« Villers-Bocage étant village étape, on a choisi de continuer à entretenir régulièrement l’axe principal, avec
une tonte à 4 cm, des plantes bisannuelle et un balayage de voirie une fois par semaine, contribuant ainsi à limiter la prolifération de végétaux non désirés, » explique l’élu. Vient ensuite une zone baptisée semihorticole, en retrait de l’axe principal et qui concerne l’école et le cimetière. Ici, une tonte à 6 cm et un balayage une fois toutes les deux semaines. Autour des lotissements se trouve l’espace d’accompagnement, où la tonte sera désormais à 8 cm, avec des fleurs qui seront remplacés par les massifs d’arbuste et les plantes vivaces. La balayeuse ne passera qu’une fois par mois. Pour finir, on retrouve un espace rustique avec une tonte à 10 cm, pas d’aménagement de massifs et un balayage une fois par mois, puis un espace naturel autour du bois de l’Ecanet et de la station d’épuration.
Des différences d’entretiens qui amèneront des nouveaux paysages sur Villers- Bocage, mais pas forcément pour le pire. « Dans le paysage urbain, on va avoir une apparition de la flore spontanée, des prairies fleuries, des parterres de vivace. Certaines fleurs comme les rosiers de la place du Canada sont amenés à être arrachés. »
Une population impliquée
C’est ensuite le maire qui a repris la parole, afin d’expliquer que la contribution de toute la population est souhaitable. « Il faut être réaliste, les herbes vont faire leur retour. Mais si chaque habitant prend un peu de temps pour arracher les herbes sur son trottoir ou au pied de son mur, ça permettra de diminuer la charge de travail et d’être plus effi- cace. » « Une aide qui devra être faite sans produit phytosanitaire sur le domaine public » , a tenu à rappeler Eric Esnault. Dans le public, quelques questions mais pas d’opposition. Tous ont compris que la fin de l’emploi des produits phytosanitaires est avant tout, pour la santé des habitants.