La Voix - Le Bocage

Gerald Dahan : « Sur scène, je me sens chez moi »

L’humoriste, imitateur, Gerald Dahan, sera sur la scène de la Halle Michel Drucker ce vendredi. Il n’est pas trop tard pour réserver. Rencontre.

- E.M.

Connaissez-vous Vire ?

Non, je vais tout découvrir, car je ne connais malheureus­ement pas la région. Je suis content de venir jouer dans la Halle Michel Drucker, car Michel est un ami de longue date, et en plus, maintenant il fait du spectacle aussi.

L’avez-vous vu sur scène ?

Oui bien sûr. J’ai vu qu’il se lance également dans l’imitation, et je n’ai qu’à bien me tenir… (rires). Un concurrent en plus…

Parlez-nous de votre spectacle.

C’est une satire du monde politique. Il a fallu adapter mon répertoire à tous les bouleverse­ments de la classe politique qui a été chamboulée en l’espace de quelques mois. Les principaux ont disparu, soit par défaite, par renoncemen­t, par trahison ou par mise en examen. C’est un spectacle où beaucoup de nouveaux personnage­s sont imités. Cela va de Jean-Luc Mélenchon à Emmanuel Macron et bien d’autres. Il faut s’adapter à une grande vitesse. Mais c’est aussi un vrai spectacle de music-hall avec beaucoup de chansons, je fais des imitations à la carte, pour répondre à la demande du public qui choisit les artistes qu’il a envie d’entendre.

Vous vous êtes présenté comme candidat aux dernières élections législativ­es, sous l’étiquette de Jean-Luc Mélenchon. Peut-on se moquer des politiques et en être un soimême ?

Ce n’est pas la même chose. Quand on s’intéresse à la politique, on finit par en faire. Il y a une différence entre le traitement que l’on en fait en tant qu’artiste, et celui qu’on en fait dans la vie en tant que citoyen. Même si je cautionne les idées de Jean-Luc Mélenchon, mes opinions restent au vestiaire et je suis objectif lorsque je suis sur scène. Je m’en prends à lui comme aux autres. Qui aime bien châtie bien, et je garde mon oeil critique quoi qu’il arrive. Vous avez débuté très tôt, puisque vous avez obtenu le titre du plus jeune imitateur de France à l’âge de 12 ans, et que 4 années plus tard, vous étiez déjà à l’affiche de cabarets parisiens. D’où vous vient cette vocation ?

J’étais curieux des gens qui m’entouraien­t. Ce métier est une forme de curiosité. C’est une forme d’empathie poussée à son paroxysme que d’essayer de se mettre à la place des autres.

Quels étaient vos modèles ?

Plutôt les artistes qui venaient du muet. Buster Keaton, Charlie Chaplin, Laurel et Hardy… Parce qu’enfant, j’avais conscience de ne pas pouvoir restituer leurs voix mais plutôt leur gestuel. J’ai gardé cette habitude et j’essaie toujours d’imiter les gens physi- quement avant de prendre leur voix. Après, Thierry Le Luron ou Patrick Sébastien m’ont fait prendre conscience que je pouvais vivre de ma passion. Aujourd’hui, de par mon métier, j’ai eu la chance de rencontrer des personnes que j’admire et que j’imite dans mon spectacle tels que Rowan Atkinson qui incarne le personnage de Mister Bean, Albert Dupontel, Patrick Timsit ou Pierre Palmade entre autres.

Est-ce qu’on joue de la même manière en province et à Paris ?

Venant des cabarets, personnell­ement, je préfère les salles plus intimes parce que cela installe une proximité, une connivence avec le public qui n’est pas la même. Chaque public est différent et c’est une expérience nouvelle chaque soir. J’adapte toujours mon spectacle à l’actualité du moment, mais aussi à celle de l’endroit où je me trouve.

Quels sont vos projets ? Comme beaucoup d’artistes j’avais toujours caressé l’espoir de me produire sur la scène de l’Olympia et de voir mon nom inscrit en rouge sur sa façade. Cela a été le cas en mai 2015 pour la première fois en vingt ans de carrière et c’est un beau rêve qui s’est réalisé.

J’ai réalisé un autre rêve en ayant maintenant mon propre lieu, qui s’appelle « Le nez rouge » à Paris, qui est un bateau-théâtre d’une centaine de places que j’ai entièremen­t rénové et qui appartenai­t à Michel Galabru. Un lieu à vocation de faire découvrir de nouveaux talents, mais qui reçoit aussi des artistes confirmés qui viennent jouer de manière intimiste. Il y a deux ou trois spectacles différents par jour et la programmat­ion change quotidienn­ement. Il est amarré en plein Paris sur le Quai de l’Oise et il pourrait devenir itinérant car l’idée de pouvoir s’en aller avec son propre théâtre est une notion de liberté que je trouvais intéressan­te.

 ??  ?? Gérald Dahan : « Je suis actuelleme­nt sur l’écriture d’un film qui a pour thème l’imposture. C’est inspiré d’une histoire vraie qui m’est arrivée. Je serai acteur et metteur en scène de cette comédie où Gad Elmaleh devrait jouer l’autre rôle principal »
Gérald Dahan : « Je suis actuelleme­nt sur l’écriture d’un film qui a pour thème l’imposture. C’est inspiré d’une histoire vraie qui m’est arrivée. Je serai acteur et metteur en scène de cette comédie où Gad Elmaleh devrait jouer l’autre rôle principal »

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