Karine et Gini aux mondiaux
Ce week-end, Karine Lanoë se rendra dans les landes, à Herm, pour le championnat du monde des rencontres Saint Hubert. Une deuxième participation pour cette sportive d’exception, habitante de Bonnemaison.
Pour les néophytes, difficile d’imaginer que Karine Lanoë s’adonne sur son temps libre à une activité plutôt masculine, la chasse. Pourtant, l’habitante du Pré-Bocage est un nom dans la discipline, avec deux titres de championnes de France en 2015 et 2017, et une seconde place en 2016. Son titre en 2015 l’avait emmené en Serbie, où la Française avait terminé 7e sur 22, un très bon résultat mais qui reste en travers de la gorge de la compétitrice quand elle parcourt les photos du championnat. « Sur celle-là, on voit que je fais la tête, et Gini aussi d’ailleurs. C’est parce que je savais que je n’allais pas gagner. »
Gini du domaine Saint-Anne, c’est sa chienne. Un épagneul breton avec laquelle la Bonnemaisonaise a glané tous ses titres majeurs, et qui surtout l’a encouragé à se lancer dans les rencontres Saint-Hubert. « C’est mon mari qui m’a offert mon premier chien, et en étant pratiquante de la chasse déjà, j’ai eu envie de découvrir cette discipline. »
La chasse a toujours été une passion prédominante dans la vie de Karine Lanoë. Découverte par le biais de son père, elle s’est renforcée lorsqu’elle a rencontré son mari, lui aussi issue d’une famille de chasseurs. « On avait 15 ans à l’époque, et dès qu’on a eu 16 ans on a passé le permis ensemble. » Une passion qui lui prend énormément de temps, et que son entourage n’a pas de mal à accepter. « Quand on m’écoute et qu’on me laisse expliquer ma passion, les gens me comprennent.
Dans ma vie professionnelle, tout le monde est au courant et il respecte cette activité. » Même son de cloche concernant les autres chasseurs, un milieu bien moins machiste qu’il n’y paraît selon Karine. « Dans le milieu de la chasse, je suis largement acceptée et même très appréciée.
Je n’ai jamais eu le moindre problème » , témoigne la championne, qui exerce sa passion au sein du club Cucc 14 de Bretteville-sur-Odon.
Une symbiose entre le chien et son maître
Les rencontres Saint-Hubert, c’est avant tout une question de complicité entre le chasseur et son chien. Une complicité qui doit transparaître, notamment lors de la quête du gibier. « Le chien doit effectuer une série de lacets autour du chasseur, en restant bien proche de son maître. » Lorsqu’il a détecté un gibier, il remonte la piste et marque ensuite l’arrêt, restant immobile jusqu’à ce que son maître le rejoigne. C’est à ce moment que Karine lui donne l’ordre de « couler » vers l’oiseau, c’est-à-dire de se rapprocher lentement du gibier, jusqu’au départ de ce dernier. C’est là que le chien marque un second arrêt et que le chasseur sort son fusil pour tirer l’oiseau. Quand ce dernier est abattu, le chasseur commande au chien de lui rapporter le gibier.
Lors du championnat du Monde, les juges auront la tâche de noter le duo sur leur entente, la mise en oeuvre et la sécurité. Viendra ensuite le moment pour Karine de répondre à deux questions théoriques sur son chien et deux questions sur la chasse, avant le dénouement et la remise des récompenses. C’est à ce moment que la Bocaine saura si un titre mondial viendra garnir son armoire à trophée, déjà bien remplie.
La chasse dans la peau