Vire : les ripeurs ont peur pour leur sécurité
La sécurité est coeur des préoccupations des ripeurs de Vire-Normandie. L’accident qui a eu lieu samedi vient raviver les inquiétudes. Explications.
Samedi 13 janvier vers 7 heures, dans le quartier Sainte Anne à Vire-Normandie, les ripeurs font leur ramasse. Une voiture Seat bleue qui roule à vive allure attire leur attention. « Il descendait comme un fou » , affirme le ripper Hervé Marie. « Je n’ai pas hésité à lui faire signe de ralentir afin qu’il ne finisse pas sa course dans le camion » , poursuit-il. Mais rien y fait, le chauffard continue sa course folle.
Les ripeurs continuent leur travail. Ils empruntent la rue Turpin, la rue aux Fèvres pour rejoindre la rue André Halbout. Encore surpris de voir réapparaître le conducteur de la Seat, le conducteur du camion-benne, Laurent Bachelot s’arrête près du bar l’Oasis pour collecter les nombreux sacs se trouvant à cet endroit. Il descend également du camion pour aider ses collègues. Et là, les 3 agents, Hervé, Laurent et Jimmy aperçoivent le conducteur traverser le rond-point de la Porte Horloge, avant d’arriver dans la rue André Halbout où ils sont obligés de l’éviter. « Nous nous sommes déplacés en courant » , relate Hervé. Le chauffard finit sa course dans des barrières bleues face à l’épicerie.
Bien encastrée dans les barrières, la voiture ne peut plus repartir. Les employés portent secours au conducteur qui ne sait plus vraiment où il en est. « On a vraiment eu chaud » , explique soulagé le ripeur Hervé qui ajoute : « Dernièrement, un scooter, rue Zimmerman, a bien failli nous faucher. Maintenant, notre métier devient vraiment dangereux, les conducteurs nous semblent parfois très nerveux », déplore encore Hervé qui a 20 ans d’ancienneté. Selon le conducteur : « C’est de plus en plus difficile avec la circulation qui est de plus en plus importante. Les gens ne font pas attention à nous. Nos tenues pourtant bien voyantes ne le sont pas suffisamment pour certains, semble-t-il » .
« On a eu chaud » Des situations délicates
Ce type de comportements vient s’ajouter aux craintes que les agents ont déjà formulées et qui sont directement liées à la configuration des rues de Vire-Normandie comme dans beaucoup d’autres collectivités françaises d’ailleurs. Il faut faire avec certaines petites rues où la marche arrière du camion est nécessaire. On sait que la visibilité n’est pas bonne pour le conducteur, ce qui fait courir des risques aux ripeurs. C’est le cas à la Mare Pirée, près de l’ancienne piscine à Vaudry ou encore dans le chemin de la Butte.
De même, à première vue sans conséquence, un stationnement gênant peut contraindre un chauffeur ripeur à enfreindre la réglementation. Il y a aussi le cas, d’une poubelle qui est sortie après le passage de la benne, les agents en charge de leur collecte peuvent être amenés à traverser la voie. Autant de situations et autant de risques qui aujourd’hui semblent difficiles à supporter.