Une étoile du cirque à Vire
Artiste de cirque professionnel, le belge Sébastien Nicaise revient d’une tournée 15 mois au Japon pour le célèbre Cirque du Soleil. S’il a posé ses valises à Vire à l’automne 2017 pour se rapprocher de son fils, il compte bien également y faire son cirque mais cette fois-ci pour la collectivité normande ! Levée de rideau.
Né à Liège ( Belgique) en 1980, Sébastien Nicaise découvre les arts du cirque dès l’âge de 9 ans. Il participe alors à des stages, jusqu’à ses 15 ans, avant de se perfectionner plus intensivement, chaque weekend, au sein de l’Histrion Circus, à Jodoigne (Belgique). À seulement 19 ans, il remporte plusieurs prix à la Piste aux Espoirs de Tournai grâce à son numéro de diabolo : DuoBolo, un spectacle qui tournera un an et demi en Belgique et au Québec.
Il continue ensuite sa formation à l’école nationale de cirque de Montréal (Canada) avant de partir en tournée avec le cirque suisse Starlight : « On a fait 89 villes en 7 mois. C’était une expérience très formatrice : la vie en caravane, le montage et démontage du chapiteau, la réalité d’un petit cirque avec peu de moyens mais beaucoup de coeur. »
En 2005, il continue de se former à l’école de théâtre Lassaad (pédagogie Jacques Lecoq) en Belgique. Après ces études, Il crée plusieurs spectacles de groupe où il est comédien, circassien, co- metteur en scène et co-responsable de tournée. Il tourne en Belgique, France, Suisse et Portugal avec ces productions.
Après la naissance de son fils en 2009, et jusqu’en 2014, il joue « Un Lange passe » de la Compagnie Lolita Espin Anadon. Ce spectacle sera d’ailleurs joué aux Virevoltés en 2011. Ce festival virois l’accueillera également en 2015 avec son solo de diabolo. Il participera également à deux saisons de quatre mois dans les Palazzo à Amsterdam (Hollande) et à Stuttgart (Alle- magne).
Vous l’aurez compris, le parcours de l’artiste aujourd’hui âgé de 37 ans est tant foisonnant qu’international ! Depuis 1999 jusqu’à ce jour, il participe à de nombreux spectacles, festivals et galas aux quatre coins du globe. Il a également une riche expérience de spectacles de rue.
L’année 2012 est marquée par son passage dans la célèbre émission Le Plus Grand Cabaret du Monde (France 2). La même année, il remporte, avec son solo de diabolo, un Pierrot de Bronze à Budapest (Hongrie) qu’il peut ranger aux côtés de l’éléphant d’argent remporté au Festival de Moscou (Russie) deux ans plus tôt.
S’il participe ponctuellement à des événements spéciaux pour le Cirque du Soleil, notamment en Russie et au Québec, ce n’est qu’en 2015 que l’aventure avec le célèbre cirque prend réellement son envol. Cette annéelà, il décroche le rôle du Tracker, à mi-chemin entre un guide et un maître de cérémonie, dans le spectacle Totem. En mai, il part à Montréal pour endosser ses nouveaux habits de cérémonie et la peau du personnage : « Au Cirque du Soleil, tout est sur mesure et minutieusement réfléchi : le costume, le maquillage, l’interprétation du personnage, la construction du numéro, tout est porteur de sens. » Cinq semaines plus tard, Sébastien Nicaise est sur scène en Australie. Et avec 42 artistes par spectacle et une centaine de techniciens et employés qui gravitent autour de la production, autant dire que la rigueur est de mise : « C’est une horlogerie suisse. Chaque mouvement en engendre un autre, chaque engrenage à une importance capitale. » Après 3 mois passés au pays des kangourous, il s’envole pour 2 mois et demi de spectacles à Singapour avant de partir pour 15 mois de tournée au Japon. Au total, quelque 700 représentations dans le rôle du Tracker. « C’est une très belle expérience : j’ai appris beaucoup de choses que je n’aurais pas pu apprendre ailleurs. »
Le Cirque du Soleil lui propose de renouveler son contrat mais il refuse cette offre et préfère rentrer en Europe en mai 2017 « pour être près de mon fils. »
Un artiste complet
Si sa spécialité reste le diabolo (il créera 6 numéros dont un avec lequel il tourne depuis plus de 10 ans), les techniques acquises pendant quasiment 30 ans dans différentes disciplines (trapèze volant, voltige équestre, cascade, jonglerie, fil de fer, monocycle, bicyclette acrobatique, acrobatie en groupe, etc.) lui ont permis d’enseigner les arts du cirque dans différents établissements en Belgique, en France, au Portugal, au Sénégal, au Gabon et en Suisse.
« Une école de tous les possibles »
« Le cirque est une école de tous les possibles. J’adore cette phrase que ma maman disait souvent : ’Ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait.’ C’est une phrase que je trouve très juste et qui représente bien l’esprit du cirque. » Un possible réalisable avec des heures et des heures de travail. « Brel disait ’Le talent c’est d’avoir envie de faire quelque chose’. On ne naît pas tous avec les mêmes bases mais on a tous des qualités, des potentiels qui sont là et qui dorment parfois… Et je pense que le tissu socioculturel est là pour réveiller et permettre aux jeunes d’exploiter ces potentiels. Il joue un rôle essentiel dans l’épanouissement de la personne. »
De nombreux projets à Vire
En seulement quelques mois d’installation à Vire, Sébastien Nicaise a d’ores et déjà pris contact avec différentes institutions socioculturelles et les projets devraient se confirmer dans les prochains mois, parmi lesquels l’animation d’ateliers Cirque lors du prochain Festival Ados ainsi que de cours de cirque à Souleuvre-en-Bocage et à Vire. L’artiste devrait également dispenser des cours de Yoga en 2018. « Je rêve de partager mes acquis artistiques et organisationnels au service de la collectivité, par le biais de projets créatifs et éducatifs. Un de mes projets, serait de pouvoir amener les jeunes à découvrir tout ce qu’il y a autour de la création d’un spectacle, qu’ils puissent goûter à tous les corps de métier qui font qu’un spec- tacle peut exister afin qu’ils puissent expérimenter un panel d’activités et de prise de conscience de leurs potentiels. Donner l’opportunité à chacun de rêver sa vie et lui donner les outils pour réaliser ses rêves. Apprendre à écouter qui on est et nous sommes tous des boules lumineuses, à multiples facettes. J’aimerais coordonner un partage des savoirs et en être acteur. » « Je trouve qu’il y a un grand potentiel à Vire : tous les acteurs socioculturels que j’ai rencontré ont tous une volonté d’apporter quelque chose de bon ici et j’ai l’impression que la population est réceptive à la Culture. Il y a énormément de potentiels à Vire, qui ne demandent qu’à continuer à émerger. Je suis là pour au moins 15/20 ans, jusqu’à temps que mon fils soit en âge de se débrouiller seul. D’ici là, j’aimerais poser des pierres sur les remparts du château socioculturel, du territoire de Vire. J’aimerais être un liant fédérateur, porteur de rêves et d’épanouissement pour la collectivité. »
Le Plus Grand Cabaret du monde L’aventure du Cirque du Soleil