La Voix - Le Bocage

Le couvreur peut-être mieux indemnisé

- GF (PressPeppe­r)

Aunay-sur- Odon.

Le rapporteur public a préconisé jeudi à la cour administra­tive d’appel de Nantes de réévaluer sensibleme­nt la somme que le CHU de Caen devra verser à un habitant d’Aunay-sur-Odon (Calvados), pour les séquelles qu’il conserve de son opération d’il y a dix ans.

Pour rappel, il avait été admis en juin 2008 au centre hospitalie­r de Caen pour une fracture de la jambe droite, après une banale partie de foot entre amis. Mais celle-ci avait été mal soignée : le patient présente aujourd’hui un pied de travers, avec une rotation de plus de vingt degrés, ce qui lui occasionne une « boiterie importante » .

Or, depuis cette opération, ce couvreur a dû cesser son activité profession­nelle et fermer sa petite entreprise, qui employait deux personnes. « Ce pied de travers l’empêche de monter sur une échelle ou bien de s’accroupir, alors que c’est lui qui allait sur les chantiers » , avait expliqué son avocate, lors d’une précédente audience.

En 2016, la même cour administra­tive d’appel avait condamné l’établissem­ent de santé à verser près de 58.000 € au quinquagén­aire, loin des 615.000 € qu’il réclamait. Les juges avaient notamment écarté sa demande d’indemnisat­ion au titre des frais de réaménagem­ent de sa maison. Mais l’homme de 57 ans avait contesté ce point devant le Conseil d’Etat, et la plus haute juridictio­n administra­tive française lui avait donné raison en octobre dernier.

Une « douche hebdomadai­re »

Jeudi, son avocate a donc demandé 82.000 € supplément­aires au CHU de Caen : il a de « grandes difficulté­s » à gagner l’étage de sa maison, où se trouve la chambre conjugale. L’argent servira donc à faire une extension de plain-pied de sa maison : depuis l’accident, il dort dans son salon et a accès à une « petite salle de bains » où il se « lave sommaireme­nt » .

« Il est obligé de se faire aider par son épouse pour monter à l’étage prendre une douche hebdomadai­re » , a rappelé le rapporteur public. Mais le magistrat, dont les avis sont souvent suivis par les juges, estime qu’un simple « réaménagem­ent » du salon peut faire l’affaire. Il a donc préconisé que le CHU lui paye 30.000 € supplément­aires.

« La femme de mon client est assistante maternelle, elle reçoit déjà des enfants dans son salon et la petite salle de bain lui sert à les changer » , a répliqué l’avocate du couvreur. La solution préconisée par le rapporteur public viendrait donc « pénaliser toute la famille » , selon elle.

La cour administra­tive d’appel de Nantes, qui a mis son arrêt en délibéré, fera connaître sa décision sous un mois.

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