Carmen Maria Vega : tout feu, tout rock !
Carmen Maria Vega sera sur la scène de la Halle-Michel Drucker, le samedi 20 janvier prochain. Son show intitulé « Ultra Vega » révèle un tempérament de feu ! Elle électrise les planches grâce à une présence scénique unique et une voix incroyable. Un talent à vif qui donne la chair de poule alors qu’elle se lance dans la quête de ses racines et de son identité !
La chanteuse Carmen Maria Vega a été adoptée, à l’âge de 9 mois, par une famille lyonnaise. En 2011, elle a 26 ans, quand elle décide de partir au Guatemala, son pays d’origine, à la recherche de sa mère biologique. Ce parcours initiatique, en quête de son identité, elle le raconte dans son 3e album « Santa Maria », du nom d’un des 3 navires, avec la Pinta et la Niña, qui permit à Christophe Colomb de traverser l’Atlantique.
« Je suis La Niña, La Pinta, La Santa Maria / Comment comprendre où c’est qu’on va / La Niña, La Pinta, La Santa Maria / Je cherche un sens à tout cela » , chante-telle dans « Santa Maria ». Elle se révèle davantage encore dans « Le Grand secret », la chanson sésame : « On a perdu mon identité quelque part en Amérique latine/ C’est un secret qu’on a bien gardé/ Pour me protéger, oui mais de quoi ? De mon identité. »
« C’est effectivement un des titres qui résume mon histoire personnelle. Mais l’identité ne se résume pas à l’endroit où on est né ! On se crée une identité également à travers sa profession ou sa perte d’emploi, sa sexualité, etc. » Des thématiques abordées dans des chansons comme « Trans » ou « J’ai tout aimé de
toi » ou « Bradé » : « Que faire à cinquante ans quand on s’est fait lourder »
Résolument rock La scénographie assure aussi
la réussite du spectacle. « Beaucoup d’éléments du décor sont des objets personnels. J’avais envie d’y intégrer le sacré, ayant été élevée dans
la religion catholique. J’ai toujours aimé les bondieuseries, mais c’est plus culturel que spirituel. » Sa source d’inspiration ? L’univers onirique du cinéaste David Lynch, dans lequel la musique joue un rôle central. « Dans le spectacle, le damier au sol est d’ailleurs un clin d’oeil à Twin Peaks ainsi que la musique d’accueil. » Elle est accompagnée par les multi-instrumentistes et compositeurs Kim Giani ou Henri
Caraguel, en alternance « Ils ont beaucoup de parties à gérer : des claviers ou des guitares, des boîtes à rythme. Je voulais que le concert soit comme un exercice de funambule, qui nous met en danger tous les soirs ! »
Sa culture musicale est résolument rock, avec des figures emblématiques comme Freddie Mercury, Prince, David Bowie : « Des grands showmen à l’énergie des plus démentes. »
Quête des origines
Très tôt, un des secrets de ses origines lui a été révélé : elle est une enfant adoptée. Plus tard, elle découvrira que sa mère a été victime d’un trafic d’enfants, relayé par des associations guatémaltèques complices, impliquant près de 8 000 enfants volés. Les associations mafieuses ont trompé les parents adoptifs en racontant que la mère était une héroïne de la guérilla. « Ma mère biologique était dans le besoin après avoir été abandonnée par son mari. Elle a effectivement réalisé un acte d’abandon, mais qu’elle pensait légal. »
Elle poursuit : « C’est un pays réellement gangrené par le trafic de cocaïne. Un des pays les plus dangereux du
monde, avec un taux d’homicide très élevé. C’est hallucinant ! » D’ailleurs, elle chante
dans « Amérique Latrines » : « Ton odeur de chienne cre
vée, c’est la mienne… » Après cette terrible vérité, il a fallu se
reconstruire. « En empruntant les chemins de la résilience, cette capacité à surmonter un traumatisme. »
Artiste protéiforme
Très introvertie, elle découvre le théâtre dès l’âge de 7 ans, grâce à sa mère adoptive. C’est le coup de foudre. « J’ai tout de suite trouvé ça génial ! » Son premier album éponyme est dans les bacs en 2009. Le public la découvre dans un clip réjouissant et ludique « La Menteuse ». En 2012 sort son deuxième album « Du chaos naissent les étoiles », emmené par le sulfureux « On s’en fout ». Après un spectacle autour de Boris Vian « Fais moi mal, Boris ! », un premier film en 2013, « Le jour de la grenouille » réalisé par Béatrice Pollet, elle incarne, de 2014 à 2016, l’emblématique Mistinguett dans la comédie musicale « Mistinguett, Reine des Années Folles ». Un carton !
■
Le samedi 20 janvier à 20 h 45 à la Halle-Michel Drucker à Vire. En première partie : Milena, originaire de Vire, qui a appris le violoncelle au Conservatoire pendant sept ans et a suivi l’option théâtre au lycée Marie Curie. Tarif normal : 16 €. Réduit 11 € (scolaires, étudiants de moins de 26 ans). Spécial : 9 € (demandeurs d’emploi, bénéficiaires de minima sociaux). Gratuit pour les moins de 12 ans.