À l’hôpital, une expertise rare pour les cérébro-lésés
Jeudi 18 avril, le pôle SMR (soins médicaux et de réadaptation) du centre hospitalier d’Aunay-sur-Odon n’a pas désempli, tout au long de l’après-midi. La raison de cette fréquentation hors norme est simple : c’est là qu’a été organisée la 9e édition du forum des associations et dispositifs en faveur des personnes cérébro-lésées. Pour l’occasion, pas moins de 36 stands, tenus par différents acteurs ou organismes locaux en lien avec le sujet, ont été installés, afin de renseigner au choix aidants, professionnels… et patients, bien sûr.
Mieux orienter les patients
Car c’était là tout le thème de cette 9e édition : «le parcours de soin et d’accompagnement du patient après une lésion cérébrale acquise». Ce dernier terme fait référence à des «blessures» au cerveau non héréditaires, car causées par des événements souvent instantanés tels que des AVC (accident vasculaire cérébral), une tumeur ou infection intracrânienne, une anoxie cérébrale (cerveau privé d’oxygène), et surtout, des traumatismes crâniens.
« Le thème de cette année consiste justement à mieux orienter les patients concernant cette filière», précise un médecin rééducateur en SMR neuro-cognitif Aunay. «On constate encore aujourd’hui qu’il s’agit d’une filière sous-utilisée et sousévaluée. Beaucoup de professionnels ne connaissent pas la neuro-cognition, et dirigent mal les patients. Par exemple, à l’hôpital, à partir du moment où ils arrivent à remarcher, ils peuvent repartir. Notre objectif est d’éviter ces patients “perdus de vue” afin qu’ils ne subissent pas des dégâts sur le long terme, par manque de traitement. »
Un suivi sur le très long terme
À Aunay, le « seul centre hospitalier de Basse-Normandie avec cette expertise », les médecins en neuro-cognitif suivent les patients sur des mois, voire des mois. « La moyenne doit être autour des 3-4 mois. Il faut comprendre qu’il s’agit de patients lourds, polytraumatisés, qui nécessitent une prise en charge globale, pas seulement ponctuelle. Les médecins s’occupent de cette prise en charge, et gèrent la rééducation. Nous les accompagnons et les suivons tout au long du parcours, tant que cela est nécessaire. »
Pour cela, le site d’Aunay du CHAB (centre hospitalier Aunay-Bayeux) s’appuie, en neuro-cognitif, sur 6 médecins rééducateurs, une trentaine de lits, et un rattachement à l’hôpital de Caen en ce qui concerne les consultations et les hospitalisations.