La Voix - Le Bocage

Pour se faire entendre, l’hôpital privée de la baie stoppera ses activités du 3 au 5 juin

Les hôpitaux privés dont l’hôpital de la baie à Avranches seront en arrêt total du 3 au 5 juin. L’inégalité financière entre privé et public est dénoncée par ces acteurs de la santé.

- • Auria BOUKAR

« C’est un cri du coeur, un ras-de-bol », indique Eric Berregard, directeur général pour le territoire de la Normandie chez le groupe Vivalto Santé. Face à une faible revalorisa­tion de l’État, l’hôpital de la baie ainsi que 1 000 cliniques en France stopperont leur activité à partir du 3 juin, et ce, pendant trois jours. Ce mouvement inédit est susceptibl­e d’être reconduit. Les cinq syndicats de médecins libéraux sont solidaires.

En avril, le Gouverneme­nt a décidé une augmentati­on du financemen­t des hôpitaux publics à hauteur de 4,3% alors que cette revalorisa­tion est de seulement 0,3% pour le privé. Un « inégalité de traitement » que dénoncent les trois grands groupes d’hospitalis­ation privés en France (Vivalto Santé, Ramsay et Elsan).

La différence de financemen­t entre le secteur public et le privé est pointée du doigt. Il faut savoir qu’il existe deux échelles tarifaires différente­s pour les hôpitaux publics et privés.

« Pour une même activité, la Sécurité sociale est facturée différemme­nt.»

Des cliniques déficitair­es

Contrairem­ent aux idées reçues, la facturatio­n est 20% moins cher pour le privé que pour les hôpitaux publics pour les mêmes actes. « C’est assez surprenant, car on fait les mêmes investisse­ments et les mêmes actes » , explique Eric Berregard.

Ces mesures mettent à mal l’hôpital privé : 40 % des cliniques sont en déficit. « Si ce point est maintenu, à la fin de l’année, il n’y en aura 60% de clinique en déficit avec des risques de fermeture » .

Une différence de traitement

D’autres conséquenc­es de cette faible revalorisa­tion, la fuite des salariés vers le public en raison du manque de revalorisa­tion salariales importante­s comme dans le public. « Nous n’avons pas du tout été financés à la hauteur de l’enveloppe ».

Les cliniques seront freinées dans leurs investisse­ments pour améliorer le matériel médical et pour embaucher. Le directeur de l’hôpital de la baie Vincent Gervaise rappelle qu’il y a un an et demi, en raison de la différence de salaires entre le privé et le public, la clinique d’Avranches a dû fermer une soixantain­e de lits faute de personnel, car il y a eu une fuite des salariés vers le public. Depuis, ces lits ont été rouverts.

« Les annonces gouverneme­ntales vont accentuer cette distorsion de concurrenc­e » , indique-t-il.

 ?? ?? Vincent Gervaise, directeur de l’hôpital privé de la baie à Avranches. L’hôpital suivra le mouvement national en stoppant une grande partie de ses services du 3 au 5 juin.
Vincent Gervaise, directeur de l’hôpital privé de la baie à Avranches. L’hôpital suivra le mouvement national en stoppant une grande partie de ses services du 3 au 5 juin.

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