Chemins du Mont-Saint-Michel : un arrêt du train en gare pourrait valoriser le patrimoine local
Samedi 13 avril, une trentaine de marcheurs des Chemins du Mont-Saint-Michel étaient à Saint-Sever pour y découvrir l’abbatiale et y tenir leur assemblée générale.
À son arrivée, le groupe a été accueilli à l’abbatiale par Claudine Huet, membre de l’Association de Valorisation du Patrimoine en Pays Séverin (AVPPS), qui leur a fait découvrir l’édifice et ses abords avant qu’Olivier Jeanneau, maire délégué de SaintSever, et Georges Ravenel, maire de Noues-de-Sienne, les invitent à un pot d’accueil dans la cour du cloître de l’abbatiale récemment rénovée.
Vincent Juhel, président des Chemins du Mont-Saint-Michel a replacé Saint-Sever dans son contexte historique. « SaintSever était une importante ville-étape sur l’un des deux chemins montais au départ de Caen, correspondant à la voie romaine qui reliait Vieux à Avranches (son tracé correspond globalement à la D295). Un des rares textes du Haut Moyen Âge, nous apprend que cet axe a été emprunté à la fin du Xe siècle par des clercs rouennais allant en pèlerinage au Mont-Saint-Michel et passant par Saint-Sever, Préaux-Bocage et Évrecy à l’aller ou au retour de leur expédition ».
Un chemin historique
Il a aussi expliqué : « Cet itinéraire correspond aussi pour sa plus grande part au Grand chemin de Bretagne, fréquemment emprunté jusqu’au XVIIIe siècle par le courrier, les marchandises, les voyageurs et les pèlerins. D’Étouvy à Saint-Sever, ce chemin historique peut être déterminé avec précision grâce au cadastre napoléonien où il apparaît sous le nom de chemin montais . Saint-Sever s’est développé autour de l’abbaye bénédictine fondée au XIe siècle, à l’emplacement du tombeau et de la cellule de Sever, ancien évêque d’Avranches qui s’était retiré au coeur de la forêt pour finir sa vie en ermite ». Un des textes en latin raconterait même le vol des reliques de Saint-Sever perpétré par des moines de retour d’expédition. L’abbatiale et ses vitraux du XIIIe siècle, sa tour lanterne, son cloître et la croix directionnelle datée de 1687 implantée en forêt de Saint-Sever sont autant d’éléments remarquables qui contribuent à faire du bourg séverin une étape phare pour les randonneurs et les pèlerins en route vers le Mont.
101 communes disséminées sur 13 départements, de la Picardie aux Pays de Loire, adhèrent aujourd’hui à l’association. Vincent Juhel a profité de la venue du groupe pour remettre aux élus Séverins le certificat d’appartenance à ce réseau. « Saint-Sever était l’une des premières à adhérer. Le développement des chemins se fait grâce à l’appui des bénévoles, des adhérents, et au travers des partenariats avec les communes et collectivités territoriales », a rappelé le président qui a également évoqué le tampon créé à Saint-Sever permettent aux pèlerins de passage de compléter leur carnet de route, la présence de clous des Chemins du Mont installés dans plusieurs rues du bourg et la silhouette du Miquelot installée depuis deux ans au pied de l’abbatiale. « Le village de SaintSever fait vraiment partie de la colonne vertébrale des chemins du Mont et l’arrêt du train en gare de Saint-Sever pourrait constituer un outil de valorisation vers ce nouveau tourisme décarboné qui va également nécessiter une offre suffisante d’hébergement à la nuitée », a conclu Vincent Juhel.