Sportif, amoureux du patrimoine, antimilitariste... Gilles Leblond, une vie dédiée à l’engagement
Vivant aujourd’hui à Vassy, Gilles Leblond cumule une cinquantaine d’années d’engagement associatif, dans des domaines très variés. il s’apprête à recevoir la médaille d’argent de la jeunesse, des sports et de l’engagement associatif.
a vie de Gilles Leblond pourrait L être simple à résumer : une vie engagée, en faveur du milieu associatif local. Mais ces quelques mots seraient loin, très loin, d’être suffisants, pour rendre compte de toutes ces années d’engagement. Car pour Gilles, tout a commencé très tôt. Aujourd’hui âgé de 65 ans, c’est il y a près d’une cinquantaine d’années, à 16 ans, qu’il débute le judo, en s’inscrivant au club de Tinchebray. «À l’origine, j’ai voulu m’inscrire à cause de l’insécurité ambiante ; il y avait beaucoup d’attaques de jeunes à l’époque et je m’étais moi-même fait agresser », témoigne-t-il. « Mon voisin faisait du judo, et je voulais apprendre à me défendre, alors j’y suis allé. Et ensuite, j’y ai trouvé autre chose. »
«J’aime former des élèves »
Et beaucoup de choses. C’est avec son professeur de judo qu’il trouve du travail en tant qu’électromécanicien. En parallèle, il entre dans l’amicale des secouristes de Tinchebray, et se met déjà à donner des cours, une fois la ceinture marron obtenue. De fil en aiguille, il se diversifie au niveau des arts martiaux, avec l’aïkido à Flers, et le karaté à Vire. C’est finalement vers ce dernier sport qu’il se dirigera majoritairement, notamment en tant qu’entraîneur. « Après mon diplôme, je me suis mis à enseigner au Mille Clubs. Cela fait environ 40 ans que j’y suis. J’ai également créé le club d’arts martiaux de Vassy et Rully», liste-t-il fièrement. « J’aime former des élèves, transmettre un enseignement, des valeurs, et avoir des échanges avec les gens. La passion est toujours là. »
Et ses élèves le lui rendent bien : après la médaille de bronze en 2005, Gilles Leblond recevra en fin d’année la médaille d’argent de la jeunesse, des sports et de l’engagement associatif, après une demande de son club.
Sport, patrimoine, environnement…
Une récompense qui dépasse le seul cadre sportif, car l’engagement du Virois est loin de s’y limiter. La liste est longue. Au cours de sa vie, il a fait partie des clubs de judo de Saint-Hilaire
et Tinchebray, du comité départemental de la Manche, du comité des fêtes de Moncy, de l’APE, a été représentant des salariés tout au long de sa carrière d’électromécanicien puis de chauffeur de car…
Encore aujourd’hui, les exemples ne manquent pas. Au niveau sportif, toujours… Mais aussi patrimonial et historique. «J’ai créé il y a quelques années l’association de protection et sauvegarde du patrimoine du bocage normand, avec l’objectif de préserver notre patrimoine. À la fois religieux, avec le projet d’intégration de l’église de Rully au dispositif églises ouvertes (qui vise à faciliter l’animation et l’ouverture des églises au grand public, ndlr), ou la préparation du printemps des cimetières pour fin mai. Mais aussi environnemental, puisque nous nous sommes engagés pour protéger l’arboretum de Moncy. »
Fier de ce patrimoine, le Normand organise via cette association des sorties afin de le découvrir, et d’apprendre à mieux connaître l’histoire et les monuments locaux. Dans cet ordre d’idée, il s’est également engagé pour la Commanderie de Courval et l’association du musée de la Percée du Bocage, à Saint-Martin-des-Besaces, présidé par son fils Billy.
Préserver le monde associatif
Évidemment très attaché au monde associatif, cet antimilitariste convaincu, qui promeut une vision éducative et pacifique des sports de combat, s’inquiète des baisses d’adhésion au fil des ans. « Il y a 20 ans, je voyais une vingtaine de jeunes entre 15 et 18 ans. Aujourd’hui, il n’y a presque plus personne. Il faut absolument faire en sorte de protéger les associations et trouver des moyens de motiver pour davantage d’adhésions. »
Lui, en tous cas, n’est pas encore prêt de s’arrêter.