La Voix - Le Bocage

À 24 ans, Clarisse conduit un 44 tonnes

Vivant à Aunay-sur-Odon, Clarisse Fulmes, 24 ans, est conductric­e de poids lourds. Un métier transmis par son père qu’elle apprécie, même si tout n’est pas rose dans la profession.

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onduire un 44 tonnes ne C veut pas signifier pour autant perdre ou manquer de féminité. Clarisse Fulmes, 24 ans, et vivant à Aunaysur-Odon, en est la preuve. Ce petit bout de femme blonde, au visage juvénile et aux ongles vernis, est conductric­e de poids lourds. Et retenez bien le terme, car n’allez surtout pas lui dire qu’elle serait « chauffeuse » !

Une passion familiale

Le gène lui a été transmis par son père, qui conduit aussi de gros camions, et qui l’emmenait déjà à son dépôt quand elle était petite. « Ce que j’aime dans ce métier, c’est la diversific­ation dans les livraisons, je ne me voyais pas travailler dans un bureau toute la journée. »

Clarisse travaille en région, ce qui lui permet de rentrer tous les soirs chez elle. « J’ai essayé la découche pendant deux semaines, mais ça ne m’a pas plu. Je ne supportais pas le regard des autres, les douches sales… »

« On n’est pas encore acceptées »

Ce métier, qui s’ouvre de plus en plus aux femmes est resté encore très «macho». En France, seulement 3 % des effectifs dans le domaine du transport routier de marchandis­es sont des femmes. « En tant que conductric­es de poids lourds, on n’est pas encore acceptées par tous les routiers. Cela se voit dans leurs regards lorsqu’on fait une manoeuvre… Beaucoup attendent qu’on la rate. »

Clarisse a passé son permis B-C et CE au lycée Arcisse-deCaumont, à Bayeux. « Conduire un poids lourd était mon premier souhait, mais j’ai effectué auparavant d’autres stages : dans un salon de toilettage canin, qui m’a bien plu, et aussi chez un fleuriste. »

Le métier de Clarisse ne se limite pas seulement à conduire son camion.

Un avenir menacé pour la profession?

Elle s’occupe également du chargement, du déchargeme­nt, des papiers, entre bons de livraison, lettres de voiture… Si elle apprécie son travail, Clarisse sait déjà qu’elle ne passera pas toute sa vie profession­nelle au volant d’un camion. « C’est un travail très physique, avec bâchage et débâchage. Je pense continuer encore 10 ou 15 ans, ça dépendra de ma santé. »

Et cela sans compter que l’avenir ne s’annonce pas forcément rose pour la profession. « Beaucoup de clients ferment, notamment à cause de la hausse du carburant, ça devient compliqué. »

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Clarisse est conductric­e de poids lourds depuis 5 ans.
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Le camion que conduit Clarisse est un DAF XF.

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