Bientôt une étiquette pour connaître l’impact environnemental de nos vêtements
Ecobalyse arrivera d'ici l'automne 2024 sur nos vêtements : il s'agit d'une note permettant de connaître l'impact environnemental de ce dernier. Pour comparer.
n savait déjà (ou on faisait semblant O de l’ignorer) que chaque vêtement dont on fait l’acquisition a un coût environnemental. Acheter un t-shirt, une paire de chaussettes ou un pantalon participe indirectement à polluer la planète.
Cependant, certaines marques polluent (beaucoup) plus que d’autres. Et les consommateurs qui veulent acheter « éthique », ont parfois bien du mal à s’y retrouver. Greenwashing, informations peu claires… Il y a à boire et à manger sur les étiquettes des vêtements. La durée de vie des vêtements a diminué d’un tiers entre 2000 et 2015. Et les vêtements fast fashion sont portés entre 7 et 8 fois seulement en moyenne. En 2022, 3,8 milliards de vêtements ont été mis en vente en France. En moyenne, un Français achète 48 vêtements par an. En Europe, c’est 40 % de plus qu’il y a 15 ans.
Pour permettre à tout un chacun d’acheter en son âme et conscience, le gouvernement lancera, à l’automne 2024, un indicateur nommé Ecobalyse permettant de connaître l’impact sur l’environnement qu’a déjà eu, et qu’aura le vêtement qui vous a tapé dans l’oeil.
L’idée, c’est de calculer, suivant toute une série de critères (tels que la provenance et le chemin parcouru, la matière, la catégorie du vêtement, son prix, sa traçabilité), un indice d’affichage environnemental.
En résulte une note, qui va de 0 à l’infini.
Par exemple :
Un t-shirt « mode éthique » en coton bio, transformé en France, mais qui a tout de même parcouru 20 000 km en bateau, dont on estime, d’après l’indice de durabilité, qu’il sera porté 64 jours en moyenne obtiendra la note de 383.
Un t-shirt en coton « mode traditionnelle », transformé en Pakistan, qui a parcouru 20 000 km en bateau et sera porté en moyenne 52 jours obtient la note de 893.
Un t-shirt synthétique mode « ultra
fast fashion » en polyester, transformé en Asie et ayant parcouru 8 200 km en avion pour, en moyenne, 23 jours portés, obtient, lui, la note de 1252.
Tous les critères sont pris en compte. Pour le premier, on retient surtout l’utilisation de ressources en eau et la pollution climatique qui en découlent. Pour le second, on va penser à l’écotoxicité provoquée par le coton. Et pour le dernier, là, on pense aussi à l’écotoxicité, mais aussi aux microfibres relâchées, notamment.
Des contrôles seront réalisés par la DGCCRF afin de s’assurer que tous les acteurs jouent le jeu correctement.
Concrètement, à quoi ça sert ?
Un tel affichage permet notamment de se rendre compte de ce que l’on achète. Par exemple, on ne se rend pas tous forcément compte qu’un manteau a un impact beaucoup plus grand qu’un t-shirt. Et c’est normal : un manteau, c’est plus chaud, plus lourd.
« Mais là, justement, on envoie un signal : quand on achète un manteau, il faut faire attention à celui que l’on achète, et en prendre soin pour le faire durer longtemps », justifie l’entourage de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires de France.
Concrètement, cette note permettra aux consommateurs d’avoir un point de comparaison.
Comment se présentera cet « affichage environnemental » ?
Selon des proches du ministre, l’idée, c’est de fournir cette information sous forme d’étiquette sur le produit. Pour le moment, l’affichage définitif n’est pas arrêté, le projet étant encore ouvert à la concertation.
Pour le moment, l’indicateur n’est même pas encore disponible. Et aucune manière de faire n’a été arrêtée. Au début, au moins, il sera optionnel, un peu comme le nutri-score. « Sachant que de très nombreuses marques ont participé à l’élaboration de cet indicateur environnemental », précise-t-on du côté du ministère.
En 2016, on estimait que la production textile représentait 8 % des émissions de gaz à effet de serre. Si on ne fait rien, d’ici 20 ans, ce sera 25 % des émissions. C’est par ailleurs une grosse pollueuse d’eau.