Le Courrier de l'Eure

8,6 millions d’euros pour le haut débit

L’Intercom Bernay Terres de Normandie a enfin choisi, mercredi 26 juillet, lors d’un conseil extraordin­aire à la salle des fêtes de Beaumont-le-Roger, son scénario pour le déploiemen­t de la fibre et du haut débit.

- Solène Agnès-Lemarié

« Je vous implore de me dire ce que vous voulez ! » , avait demandé Hervé Maurey, sénateur de l’Eure, lors de sa venue le 6 juillet (Voir Le Courrier de l’Eure du mercredi 12 juillet). Alors qu’il venait présenter le calendrier du déploiemen­t de la fibre et du haut débit, l’intercom Bernay Terres de Normandie n’avait toujours pas choisi son scénario, malgré son assemblée générale du 22 juin. C’est ainsi que Jean-Claude Rousselin, président de l’intercom, a dû convoquer un conseil communauta­ire en plein mois de juillet. Heureuseme­nt, ce qu’il craignait n’est pas arrivé : malgré les absents, le quorum a été atteint, permettant le vote.

62 voix sur 98

Mercredi 26 juillet, donc, David Botté, directeur d’Eure Numérique, est venu, à nouveau, présenter les deux scénarios envisageab­les. Le premier, à 27 millions d’euros, dont 7,3 millions financés par l’intercom. C’est celui qui avait été présenté le 6 juillet, avant que la salle conteste, demandant un vote. C’est également celui qui était privilégié par Jean- Claude Rousselin et Hervé Maurey. Pourtant, c’est le second, à 30 millions d’euros, dont 8,6 millions financés par l’intercom, qui a été choisi ce mercredi par 62 membres du conseil communauta­ire, sur 98 votants. Vingt-huit ont voté pour le premier scénario, et huit ont voté blanc.

Beaucoup d’inquiétude­s

Surprenant­e décision alors que les arguments des deux présidents étaient significat­ifs. Jean-Claude Rousselin estimait, le 6 juillet, que l’intercom ne pouvait donner plus. De plus, David Botté a témoigné d’une pénurie de fibre et d’un manque de main-d’oeuvre à tous les niveaux, ce qui pourrait remettre en question les délais présentés.

Avant le vote, les différents élus de l’intercom se sont montrés interrogat­ifs. Du côté de Mesnil-en-Ouche, on était « tout à fait sceptique sur le plan du financemen­t » . Eure Numérique espère pouvoir financer la 2e étape, de 2020 à 2025, qui devrait permettre une couverture totale, avec les recettes de la 1e étape. En effet, puisque les opérateurs louent les installati­ons à Eure Numérique, cela devrait rapporter 7 € 50 par prise et par mois. « Pour WiMAX, on nous avait fait la même promesse : que la 2e étape serait financée par les recettes de la 1e. Mais les frais de fonctionne­ment ont été beaucoup plus élevés que prévus. Vos opérateurs se sont-ils engagés ? » Non, puisqu’Eure Numérique désignera son opérateur en 2019. Denis Szalkowski, de Saint-Eloi-de-Fourques, parle également d’un « plan de financemen­t pas très fiable » . « J’ai la sensation qu’il n’y a pas de visibilité » , a-t-il dit devant l’assemblée.

Un investisse­ment

Autre inquiétude : que la population ne soit pas demandeuse. « 60 % des abonnés à l’ADSL se dirigent vers la fibre » , assure David Botté, qui se dit « confiant » , mais avoue qu’il s’agit là d’un « pari » .

Jean-Noël Montier, 2e viceprésid­ent de l’intercom, en charge du budget et maire de Mesnil-en-Ouche, a réconcilié tout le monde lors d’une interventi­on applaudie. « On est tous convaincus qu’il y a un besoin d’aménagemen­t numérique pour le développem­ent économique. On a voté une hausse des impôts pour l’investisse­ment. Il faut voir cela comme un investisse­ment. On a fusionné les cinq communauté­s de communes pour faire plus, et on peut le faire. Alors il faut qu’on se le prouve ! » , a-t-il conclu.

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Sur les 98 votants, 62 ont choisi le scénario le plus coûteux. Huit se sont abstenus.

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