Le Courrier de l'Eure

L’ancien maire Bruno Questel prend la tête de la Ciivise

Violé quand il avait 11 ans, Bruno Questel, ancien maire de Grand Bourgthero­ulde, a été nommé, avec trois autres, à la tête de commission indépendan­te sur l’inceste.

- • Pierre CHOISNET

Ancien maire de Grand Bourgthero­ulde, et député de la 4e circonscri­ption de l’Eure entre 2017 et 2022, Bruno Questel (Renaissanc­e à l’époque) se tenait loin de la vie politique depuis sa défaite face à Philippe Brun (PS). Sa nomination à la tête de la Commission indépendan­te sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) le fait revenir sur le devant de la scène.

Quatuor à la tête

Mercredi 3 avril, Sarah El Haïry, la ministre chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles, a annoncé, via un entretien accordé au Figaro, la désignatio­n de quatre directrice­s et directeurs de la Civiise. Bruno Questel en fait partie, aux côtés de Maryse Le Men Régnier, exmagistra­te et présidente de la Fédération France Victimes, de Thierry Baubet, chef du service de psychopath­ologie de l’enfant dans l’hôpital Avicenne à Bobigny (Seine-Saint-Denis) et de Solène Podevin, présidente de Face à l’inceste.

Au Figaro, la ministre déclare : « Les violences sexuelles sur mineurs touchent une personne sur dix, ce n’est pas l’affaire de quelques-uns, mais l’affaire de nous tous. »

Bruno Questel violé dans son enfance

En plein mouvement #MeTooInces­te, Bruno Questel (LREM), avait révélé, le 18 janvier 2021 sur Twitter, avoir été victime de viol alors qu’il avait 11 ans. Sans entrer dans les détails, l’ancien maire de Grand Bourgthero­ulde nous confiait alors ceci : « J’ai été victime de faits qui, juridiquem­ent aujourd’hui, seraient qualifiés de viol. » Pour l’instant, le député de l’Eure reste discret concernant sa nomination. Sur Twitter, il s’est contenté d’écrire : « Au travail avec tous les membres de la Ciivise, dans le respect des travaux réalisés depuis la création ; pour les victimes, pour protéger les enfants, dans le respect, l’écoute et la résilience absolue. »

La crise de la Ciivise

La Ciivise a été lancée en 2021 dans le sillage de la publicatio­n du livre La Familia grande, où Camille Kouchner dénonçait l’inceste commis sur son frère par le politologu­e Olivier Duhamel. L’instance est composée de victimes et de différente­s personnali­tés engagées dans la lutte contre les violences sexuelles faites aux enfants. En trois ans, la Civiise avait recueilli près de 30 000 témoignage­s et publié plusieurs rapports.

La commission était en crise depuis l’éviction de son ancien co-président, l’emblématiq­ue juge Édouard Durand, en décembre 2023, puis la démission de son président, Sébastien Boueilh, et la mise en retrait de sa vice-présidente, Caroline Rey-Salmon, accusée d’agression sexuelle. Dans la foulée, onze membres de la Ciivise avaient démissionn­é.

Bruno Questel, avec les trois autres nommés, aura la charge de redresser la Ciivise, de redorer son blason et de poursuivre son combat.

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