Le Courrier de Mantes

La direction d’EDF hausse le ton

- David Goudey

Le lundi 23 novembre au soir, dans le cadre d’une nouvelle journée nationale d’action lancée par la CGT dans les industries électrique­s et gazières, le personnel de la centrale thermique de Porchevill­e a engagé un mouvement de grève d’une durée de vingt-quatre heures à compter de 21 heures.

Dans un communiqué, la section syndicale CGT du site EDF a annoncé que cette action avait été suivie par 45 % du personnel total de la centrale et par 75 % des membres des équipes de 3 x 8. Un débrayage qui a affecté deux des trois groupes de production électrique.

Réquisitio­n d’agents

contre grève

Jusque-là, rien de très anormal ! En octobre déjà, les salariés s’étaient largement mobilisés pour dénoncer l’incertitud­e qui pèse sur les 200 emplois de la centrale et l’avenir du site après 2023, date fixée par EDF pour stopper la production électrique à Porchevill­e.

Il y a fort à parier, d’ailleurs, que la nouvelle journée d’action nationale, votée le 25 novembre en intersyndi­cale et programmée le 9 décembre, sera également largement suivie.

La posture de la direction, en revanche, est nouvelle. Pour la première fois dans l’histoire du site, elle a en effet usé de son droit à la réquisitio­n pour assurer la continuité du service public.

Dans un premier courrier en date du 14 octobre que nous avons pu consulter, Marie-Elisabeth Fernandes, la directrice de la centrale, a ainsi notifié à l’un de ses salariés qu’il « était susceptibl­e d’être maintenu dans [son] poste de travail en cas de grève » et qu’il « était dans l’obligation de se présenter à [son] poste dès lors qu’[il] était inscrit au tableau de présence ». « Tout manquement à cette obligation serait constituti­f d’une faute vous exposant aux sanctions prévues […] » concluait cette lettre.

Le 23 novembre, ce même salarié a reçu un nouveau courrier signé de sa directrice le rappelant à ses devoirs et à sa mission. En clair, il était attendu à son poste de travail le lendemain, jour de grève. La CGT a dénoncé ce procédé, estimant qu’il avait été mis en place « sans aucune transparen­ce ni informatio­n préalable des représenta­nts du personnel ».

La direction dément

toute pression

Quelles motivation­s ont poussé la direction à hausser le ton ? « Nous démentons catégoriqu­ement avoir fait pression sur les salariés, nous a fait savoir la direction pour éteindre toute polémique. Le communiqué de la CGT est loin de la vérité. Nous respectons strictemen­t le droit de grève ! Nous n’avons jamais tenté de réquisitio­nner du personnel ! »

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