Le Courrier de Mantes

Le Boxing Amical Les Mureaux K-O

- Régis Blondel

Le conflit opposant le bureau directeur et les dissidents depuis juin dernier n’a pas trouvé de solution. Le maire François Garay a tranché dans le vif et fermé la salle de boxe pour une durée indétermin­ée.

C’est donc le coup de grâce pour le BA Les Mureaux, l’un des trois meilleurs clubs de France et qui venait de produire l’un des trois seuls champions du monde français de boxe amateurs, Tony Yoka, sacré en octobre dernier chez les super-lourds à Doha.

Constatant l’impossibil­ité de voir les deux parties s’entendre (lire nos éditions des 09/09, 23/09 et 30/10), la mairie a alors résilié la convention de mise à dispositio­n de la salle de boxe du complexe Pierre de Coubertin. « Sans salle, c’est la mort de notre club », constate le président Ali Rih, écoeuré par cet ultime épisode.

Réunis vendredi 20 novembre à l’Hôtel de ville par François Garay, le président du BAM Ali Rih et le champion Ali Hallab ont tenté de trouver un terrain d’entente pour éviter la fermeture de la salle. « On avait déjà essayé une cohabitati­on, malgré la situation, témoigne le président Rih, et Ali Hallab avait pris des engagement­s pour apaiser celle-ci, mais il ne les a pas tenus. » Toujours en cause, la mise à l’écart des deux entraîneur­s Aziz et Abadila Hallab, suspendus deux ans par la fédération de boxe, qui a déclenché le conflit aura donc en fin de compte eu raison de l’ensemble de la structure.

40 ans réduits à néant

Ali Hallab se dit lui « blessé et choqué par cette décision. C’est comme ça qu’on récompense un travail de 40 ans. On se sent méprisés. Dans la situation actuelle, ce n’est pas l’exemple qu’il faut montrer ». Il ne fait cependant pas son autocritiq­ue et martèle : « C’est parce qu’il y a eu toutes ces choses, l’exclusion injuste de mes frères par la fédération française de boxe et l’abus de confiance du bureau directeur envers les licenciés, qu’on en est arrivé là. » Les contestata­ires n’ont jamais voulu respecter la décision fédérale et ont, à coups d’arguties juridiques, contesté celle-ci : « Il y a un recours déposé au tribunal administra­tif, reprend Ali Hallab. Et comme c’est pour nous une décision abusive de la part de la fédération, on ne voit pas pourquoi on la respectera­it. »

Désormais, en plus d’Aziz et Abadila Hallab, c’est tout un club qui se trouve exclu de la pratique de la boxe. Un non-sens total pour cette associatio­n qui a offert tant de champions à la France : « Cela a été un déchiremen­t pour moi que de faire les deux derniers entraîneme­nts et de prévenir les parents et les adhérents de la fermeture de la salle », commente, amer et touché, Ali Rih. Ali Hallab, tout en reconnaiss­ant que « la seule personne qui a essayé de rattraper les choses, c’est Ali Rih », veut dépasser cette épreuve : « On va rebondir, certifie-til. Dans un an, cette histoire sera derrière nous. Même si la ville des Mureaux ne veut plus de nous, on trouvera une structure pour entraîner nos compétiteu­rs. » En attendant, lui et sa vingtaine de boxeurs « bricolent » dans des salles prêtées par leurs connaissan­ces à Poissy ou à Aubergenvi­lle et sur la piste du stade Léo-Lagrange.

Quant aux autres licenciés, ils devront chercher ailleurs un club ou s’entraîner.

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