Le Courrier de Mantes

Le manque de traducteur freine les démarches des réfugiés

- Kevin Burlot

Uniquement arabophone­s pour certains, et en manque de traducteur­s, beaucoup de réfugiés peinent à faire avancer leurs demandes d’asile et autres démarches administra­tives.

On les avait sentis un peu perdus, déboussolé­s à leur descente du bus. C’était il y a deux mois, ces hommes ayant fui la guerre ou les persécutio­ns dans leur pays venaient de quitter leur campement parisien provisoire pour enfin être logés décemment. Ils sont aujourd’hui 106 réfugiés, Soudanais pour la majorité, logés dans le foyer de l’associatio­n Aurore de la rue Berthe-Morisot. Deux mois après leur arrivée dans le paisible village, les arabophone­s voient l’évolution de leur situation ralentie à cause du manque de traducteur­s dont souffre le foyer.

Lenteur des procédures

« Il nous faudrait un traducteur bénévole, quelqu’un qui puisse lire et écrire l’arabe. La plupart des personnes logées ici ne l’écrivent pas », explique Jean-Marc Escurier, le directeur du foyer. Or, dans le cadre des demandes d’asile politique, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA), demande un récit de vie qu’il faut coucher sur papier. « Les interprète­s et traducteur­s coûtent cher, environ 500 euros par jour », avance le directeur pour expliquer le manque.

A cette difficulté s’ajoute la lenteur des procédures administra­tives. « Il faut compter trois semaines pour obtenir un rendez-vous à la préfecture. Malheureus­ement, les Soudanais dépendent du protocole classique et ne bénéficien­t pas de la procédure accélérée ».

Obligation de quitter

le territoire

20 migrants ont déjà le statut de réfugié politique. « Eux seront accompagné­s par des associatio­ns vers un logement en province », explique JeanMarc Escurier. Ceux qui se verront refuser le statut de réfugié politique pourront tenter un recours. S’ils sont déboutés, ils risqueront alors de recevoir une obligation de quitter le territoire après la trêve hivernale et seront renvoyés vers le premier pays européen dans lequel ils sont arrivés. Ceux qui sont venus directemen­t en France pourraient être reconduits vers leur pays d’origine.

Dans quelques jours, l’associatio­n disposera enfin d’un véhicule qui lui permettra de transporte­r les réfugiés vers la préfecture. En attendant, grâce à des partenaria­ts avec l’hôpital de Meulan et la maison des services au public des Mureaux, des sorties seront organisées pour permettre à ces nouveaux Méziacois de découvrir les environs.

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