La protection de l’enfance pourrait disparaître
«Aubergenville, Ablis, Rambouillet, Magny, Versailles, la Celle Saint-Cloud, Achères, Conflans, Saint-Cyr, Verneuil, Saint-Germain en Laye, toutes sont concernées » : inquiets, des travailleurs sociaux yvelinois ont mené une action d’information, vendredi matin, à Versailles. Même si la manifestation initialement prévue s’est muée en distribution de tracts en raison des règles de sécurité, la détermination des agents est restée la même pour « refuser la disparition de la prévention spécialisée ».
« Depuis octobre, on nous annonce la suppression du financement de 11 équipes sur 22» , s’est insurgé Xavier Renoul, chef de service sur Versailles. « Or la prévention spécialisée est une mission de la protection de l’enfance qui propose un accompagnement éducatif individuel à un public de 10 à 25 ans, des jeunes déscolarisés ou en souffrance sociale, non soutenus par leur environnement familial, qui s’isolent et qui boycottent les institutions », explique Gabriel Mohammed, éducateur. « Lâcher les jeunes, c’est invraisemblable dans le monde d’aujourd’hui », a renchéri MarieChristine, l’une de ses collègues.
La délibération sur la nouvelle politique de prévention spécialisée a été reportée à décembre, et une délégation a été reçue par Catherine Arenou, vice-présidente en charge de l’insertion et de la Politique de la Ville. Maire de Chanteloup et médecin, elle est restée ferme sur un sujet qu’elle estime bien maîtriser et si elle a entendu les travailleurs sociaux, elle n’entend pas abandonner de but en blanc la réorganisation prévue, notamment, parce que le Département « n’a plus les moyens » et que « l’on ne peut plus faire de la prévention spécialisée comme on en faisait en 1968. » 140 travailleurs sociaux sont inquiets pour leur emploi.