Le Courrier de Mantes

La nouvelle direction de Dunlopillo loue le savoir-faire des salariés

Jean-Louis Grevet est le président de Perceva, à la tête depuis une dizaine de jours du groupe Cauval. Il ne cache pas ses ambitions pour les marques Dunlopillo, Treca et Simmons, et loue le savoir-faire des salariés.

- Propos recueillis par Céline Evain

Le Courrier de Mantes : Quel est votre sentiment au lendemain de l’acquisitio­n du groupe Cauval ?

Nous ne sommes plus dans l’émotion des premiers jours. Nous avons été ravis de recevoir le soutien de l’ensemble du groupe. J’ai commencé la tournée des différents sites afin de rencontrer les salariés. J’ai également nommé les trois dirigeants du directoire avec qui nous commençons à travailler afin de planifier les différente­s choses à faire. Vous avez annoncé que vous vous appuieriez sur d’anciens cadres dirigeants de Cauval. Qui sont-ils ?

Oui, deux de ces dirigeants sont des anciens cadres de Cauval. Ils avaient quitté le groupe suite à des désaccords avec l’ancien directeur Gilles Silberman. Il s’agit de François Duparc, chargé du développem­ent marketing. Il a travaillé chez Cauval jusqu’en 2008 et a notamment développé la marque Dunlopillo. François Boussuge est le nouveau directeur en charge du commerce. Il s’occupait de la marque Épéda auparavant. Enfin, Philippe Lang sera en charge des sites industriel­s. C’est un centralien qui a notamment travaillé chez Valeo et Faurecia, deux équipement­iers automobile­s. C’était important pour vous de vous entourer de dirigeants connaissan­t parfaiteme­nt le secteur ?

Sans ces personnes-là à nos côtés, nous ne nous serions pas positionné­s. Il y a beaucoup de choses que je ne sais pas. Il était capital de bien s’entourer. Qu’est-ce qui a motivé le fonds d’investisse­ment Perceva à se positionne­r en tant qu’acquéreur du groupe Cauval ?

Le métier de Perceva, c’est d’investir dans des entreprise­s françaises en difficulté. Nous apportons des capitaux afin de donner les moyens à des PME de se reconstrui­re. Nous connaissio­ns Cauval, mais c’est la première fois que nous nous positionno­ns sur une affaire en dépôt de bilan. Mais il est vrai que ce groupe possède de belles marques et que le marché est en croissance. Les salariés sont compétents et ont un vrai savoir-faire sur des métiers très techniques. L’attente des clients, qui ont été nombreux à nous soutenir, est forte et les fournisseu­rs se sont montrés satisfaits. Quels sont les objectifs de développem­ent pour Cauval ?

Aujourd’hui le groupe est n° 2 mais a tous les atouts pour être leader. Nous allons tout mettre en oeuvre pour occuper cette place. Le tribunal vous a désigné sans délai comme nouveau propriétai­re, ce qui est exceptionn­el en matière de reprise. Selon vous, qu’est-ce qui a motivé cette décision ?

Oui, c’est en effet assez rare. La décision a été rendue le 23 mai à 10 heures et on nous a signifié que nous serions propriétai­re le soir même à minuit. Le tribunal a voulu aller vite car il y a un pic de production pendant l’été. Nous devons faire en sorte de sécuriser la saison afin de rassurer les fournisseu­rs. En ce moment, nous sommes en train de réalimente­r toutes les usines pour relancer la production. Perceva va conserver 1 445 emplois sur 1 660 et 7 usines sur 8. Quel est le site qui devrait fermer ?

Une usine de recyclage de matelas située en Ardèche n’était pas dans le périmètre de l’offre que nous avons fait. Tous les autres sites et par conséquent, tous les emplois sont conservés. Une nouvelle unité de production des sommiers haut de gamme Dunlopillo, Simmons Treca, est en attente de constructi­on sur un terrain à Porchevill­e. Ce projet capital pour le bassin d’emploi sera-t-il maintenu ?

Le site de Mantes a été vendu au conseil départemen­tal avant notre arrivée à la tête du groupe. Il y a effectivem­ent urgence à trouver une solution. Mais nous devons procéder par ordre. D’abord trouver un moyen de réimplante­r le site de Limay, et mener ensuite une réflexion concernant le site de Porchevill­e. Mais il est difficile aujourd’hui de dire précisémen­t comment nous allons procéder. Une chose est sûre, si nous devons aider les pouvoirs publics pour financer ce site, nous le ferons. Mais pour l’heure, nous procédons selon trois phases : nous payons les fournisseu­rs pour relancer la production et livrer les commandes, ensuite nous allons sécuriser les sites. Le troisième temps sera celui de la réhabilita­tion et de la constructi­on de nouveaux sites. Prévoyez-vous bientôt une visite sur les sites du Mantois ?

Je connais bien Mantes-laJolie car mes parents y habitaient. Je viendrai très bientôt à Mantes, nous sommes en train de programmer une visite avec Mohamed El Rhazi, le secrétaire du comité d’entreprise.

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Jean-Louis Grevet est le président de Perceva.

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