Le Courrier de Mantes

Épône noyé en quelques minutes

La soudaine crue de la Mauldre a noyé un quartier entier et fortement impacté l’activité économique de plusieurs entreprise­s et agriculteu­rs de la commune épônoise. Une semaine après la montée des eaux, l’heure est encore au premier bilan.

- Francine Carrière et David Goudey

Tout a commencé dans la nuit de mardi à mercredi dernier, lorsque la Mauldre est brusquemen­t sortie de son lit. Du nord au sud, cette crue soudaine a mis sous les eaux une partie du stade des Aulnes, le chemin des Coyards, la zone des Roches, la partie ouest de la zone des Beurrons, l’avenue de la Couronne des Prés, la partie est de l’avenue de la Mauldre, le chemin de Meulan, une partie du parking de la gare et les jardins du Bout du Monde.

Le site des Compagnons du Devoir, installé au bord de la rivière, a été rapidement noyé, obligeant la direction à procéder à l’évacuation des lieux. Tout le rez-de-chaussée, comprenant notamment les bureaux de l’administra­tion et les chambres où résident les élèves pensionnai­res, a été entièremen­t inondé. Provisoire­ment logés dans le gymnase municipal, les internes de la structure ont depuis trouvé refuge à Jambville, au Centre national de formation des Scouts et Guides de France.

Dans le quartier des Coyards tout proche, les dégâts sont également de taille.

témoignait vendredi cet habitant du quartier.

vu venir, « On n’a rien

J’ai juste eu le temps de mettre ma voiture à l’abri. C’est arrivé d’un coup. »

Jacques Desruennes, qui réside là depuis 1981, avoue lui aussi n’avoir

La population du chemin des Coyards a été prise en main dès le 1er juin et hébergée dans différente­s structures (dont la résidence des Cytises).

« jamais vu ça ! ». « J’ai sauvé ma télé, c’est tout,

« Comme une vague »

poursuit Jacques Desruennes en contemplan­t son jardin, encore noyé sous un mètre d’eau vendredi dernier.

Je ne suis pas près de revenir habiter dans ma maison ! »

Le centre de secours de la protection civile de Nogent-le-Rotrou est intervenu samedi dans le quartier pour procéder à une première phase de pompage.

« Les sols sont tellement gorgés d’eau que le niveau est remonté presque aussitôt »,

raconte encore Jacques Desruennes. À deux pas de là, tout au fond de la zone d’activité de la Couronne des Prés, la crue de la Mauldre a impacté plusieurs entreprise­s (Portakabin, Rescal, menuiserie Séquoia…). Lundi encore, l’heure était au nettoyage et au bilan.

La société Guisnel, spécialisé­e dans la location de véhicules utilitaire­s, a réussi elle à mettre ses camions à l’abri.

« C’est monté d’un coup, comme une vague, peu après 8 heures du matin »,

racontait Mélanie, une employée de la structure, dès mercredi dernier dans la matinée. Le responsabl­e de l’agence, Nicolas Lefebvre, en poste à Épône depuis douze ans, assure lui n’avoir jamais vu de

« montée des eaux aussi importante et soudaine et, surtout, jamais à cette époque de l’année ». « Si des entreprise­s ont besoin d’un bureau, j’en ai à dispositio­n »,

« On a rencontré la dizaine d’entreprise­s touchée, Cela concerne aussi la zone des Roches (Tryba, le Petit Olivier). Mais je n’oublie pas non

solidaire. lance-til, confie le maire Guy Muller.

plus les agriculteu­rs des bords de Seine. Certaines cultures ont été décimées. Les jardins familiaux du Bout de Monde et des caves à Élisabethv­ille ont aussi été noyés. »

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